Les leaders étudiants qui ont été les meneurs du mouvement de contestation ayant conduit à l'éviction en août 2024 de ex-Première ministre Sheikh Hasina ont annoncé lundi qu'ils allaient fonder un nouveau parti politique, au moment où le pays se prépare à des élections législatives qui devraient se tenir dès fin 2025.
Des membres du mouvement Etudiants contre la discrimination, principal groupe à l'origine des manifestations qui a conduit à la chute de Mme Hasina, font partie du gouvernement intérimaire, dont Nahid Islam, à la tête du ministère des Télécommunications, Asif Mahmud, qui détient le portefeuille des Sports, et Mahfuz Alam, conseiller spécial.
"Le nouveau parti politique donnera la priorité aux interêts du pays et de ses citoyens plutôt qu'à ceux d'un individu, parti ou clique", a déclaré Sarjis Alam, un dirigeant du groupe lors d'une conférence de presse.
Le nom du parti sera dévoilé vendredi, ont indiqué les leaders du groupe.
"Des personnes de tous les milieux, sans distinction de caste ou de religion, se joindront à nous ce jour-là devant le parlement national, symbole des aspirations du peuple", a ajouté M. Alam.
Ont participé à la conférence de presse des militants du Comité Jatiya Nagarik, un groupe de pression partageant les mêmes idées que le mouvement Etudiants contre la discrimination, et qui rejoindra également le nouveau parti.
"Les gens attendent de nous que nous réduisions la corruption, que nous créions des opportunités pour tous, que nous garantissions l'obligation de rendre des comptes et défendions la dignité sans discrimination", a déclaré un militant, Akhtar Hossain.
Sheikh Hasina, qui s'est enfuie du pays en août 2024 et s'est exilée en Inde, fait l'objet d'un mandat d'arrêt bangladais sous l'accusation de crimes contre l'humanité.
Muhammad Yunus, qui dirige le gouvernement intérimaire, a déclaré que les élections générales auraient lieu fin 2025 ou début 2026.
Le Parti nationaliste bangladais (BNP), principale formation d'opposition à l'époque du gouvernement Hasina, est donné vainqueur de ce scrutin.
Le secrétaire général du BNP, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, a déclaré qu'il saluait un parti fondé par les étudiants, mais à condition que ceux-ci ne fassent plus partie du gouvernement.
"S'ils forment un nouveau parti en étant au gouvernement, le peuple de ce pays ne l'acceptera pas", a-t-il déclaré en février.