Salut nazi en plein procès: un an de prison requis contre un suprémaciste blanc

Une peine de 12 mois de prison a été requise lundi à l'encontre d'un suprémaciste blanc, Alexis Issaurat, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour un salut nazi en pleine audience et outrage.

Agé de 37 ans, ce fasciste revendiqué avait ostensiblement jeté puis tendu le bras en lançant "je fais appel", "mes salutations", juste après avoir été condamné le 19 février notamment pour injures racistes, apologie de crime contre l'humanité, provocation à commettre un génocide pour une série de messages vocaux diffusés sur l'application Telegram, dont il contestait être l'auteur.

En garde à vue, il avait affirmé avoir agi "tel un gladiateur" et soutenu que son geste était un salut romain ou une référence au geste polémique d'Elon Musk un mois plus tôt, décrit par des élus démocrates et des historiens comme un salut nazi.

Des explications balayées aussi bien par l'avocate de SOS Racisme, partie civile, que la procureure, soulignant que le bras tendu d'Alexis Issaurat ne présentait absolument aucune équivoque.

Il n'y a "aucun doute sur l'intention du prévenu", a souligné la représentante du parquet, affirmant que ce Niçois de 37 ans, en détention provisoire dans cette affaire, a choisi de ne pas être extrait de sa cellule car "ça le fait chier de se déplacer, ce sont ses mots".

Après un moment de flottement juridique lié à l'absence du prévenu, poursuivi pour apologie de crime contre l'humanité et outrage à magistrats, ses avocats ont plaidé la relaxe, soulignant l'absurdité pour leur client de commettre une nouvelle infraction synonyme de retour à "la case prison" au moment précis où il devait sortir, la peine d'un an prononcée contre lui le 19 février étant couverte par la détention provisoire qu'il avait alors effectuée.

Ses conseils ont aussi tourné en dérision la nouvelle débauche de moyens, après son extradition en jet privé, pour maintenir en France leur client, "aux frais du contribuable", alors que celui-ci, installé en Bosnie depuis 2017, souhaite quitter l'Hexagone.

Quant au "je vous emmerde", qui vaut à Alexis Issaurat d'être poursuivi pour outrage, ses avocats ont souligné qu'il n'avait "jamais" été adressé directement au tribunal mais s'inscrivait dans "une démonstration par l'absurde", "hypothétique", consistant à dire: "si j'avais commis les faits, je vous dirais +oui, je les ai commis, et je vous emmerde+, mais je n'ai pas commis les faits".

Le jugement sera rendu le 26 mai.

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