Le chef de la junte en Birmanie a rencontré le président chinois Xi Jinping pour la première fois depuis le coup d'Etat de 2021, soit son entrevue de plus haut niveau avec un représentant de Pékin en tant que dirigeant, a rapporté samedi un média officiel.
Le général Min Aung Hlaing et M. Xi se sont entretenus vendredi à Moscou, en marge des célébrations des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie lors de la Deuxième Guerre mondiale, selon le quotidien Global New Light of Myanmar.
Min Aung Hlaing a mené le coup d'Etat qui a renversé en 2021 le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi. Depuis, son armée combat des dizaines de groupes ethniques et milices armés, dont certains liés à la Chine, qui s'opposent à lui.
En Russie, il a remercié le président chinois pour l'aide humanitaire apportée après le séisme dévastateur de magnitude 7,7 qui a frappé son pays en mars.
Et salué le soutien de la Chine quant "à la position de la Birmanie sur les scènes régionale et internationale".
Le conflit dans le pays d'Asie du Sud-Est a suscité des condamnations de groupes de défense des droits à l'encontre de la junte. Bien que poursuivi par la Cour pénale internationale, son chef a maintenu des relations solides avec Pékin et Moscou.
D'après l'agence officielle Chine nouvelle, M. Xi a fait part de son appui à la Birmanie dans la poursuite d'un développement "adapté à ses conditions nationales, en sauvegardant sa souveraineté, son indépendance, son intégrité territoriale et sa stabilité nationale, et en faisant progresser de façon continue son programme politique intérieur".
Plus de 6.600 personnes ont été tuées depuis le coup d'Etat, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques. Xi Jinping a ainsi dit espérer que la Birmanie prenne des "mesures concrètes pour la sécurité des Chinois, des institutions et des projets en Birmanie, et intensifie ses efforts pour combattre le crime transfrontalier".
La Chine est un allié et fournisseur d'armes majeur de la junte birmane. Mais selon les analystes, elle maintient en même temps des liens avec des groupes ethniques qui contrôlent certains pans de territoire près de sa frontière, dans le Sud.
Avant que Min Aung Hlaing ne prenne le pouvoir, les deux hommes s'étaient rencontrés en 2020 à Naypyidaw, la capitale birmane.
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