La diplomatie entre l'Ukraine et la Russie depuis le 24 février 2022

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé à son homologue russe Vladimir Poutine de se rencontrer "en personne" jeudi à Istanbul, en Turquie, pour entamer des pourparlers de paix après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

Si les discussions entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis avril 2022, certains domaines de coopération très limités perdurent à la marge.

Voici une liste des efforts diplomatiques qui se sont tenus depuis le début de l'invasion russe.

- Négociations au Bélarus et en Turquie -

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine ordonne à son armée d'envahir l'Ukraine. Le même jour, Kiev rompt ses relations diplomatiques avec la Russie, où vivent alors plus de trois millions d'Ukrainiens.

Dans les jours et les semaines qui suivent, des responsables ukrainiens et russes se rencontrent à plusieurs reprises, notamment au Bélarus et en Turquie.

Début mars 2022, l'Ukraine et la Russie s'entendent sur des "couloirs humanitaires", mais ils se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec de deux tentatives d'évacuation de civils de Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine encerclée par les forces russes.

Parmi les demandes de Moscou figure tout en haut "la neutralité" de l'Ukraine, qui ambitionne pourtant de rejoindre l'Otan.

Kiev souhaite, pour sa part, un accord international garantissant sa sécurité.

Pourtant, le 15 mars 2022, Volodymyr Zelensky estime qu'il faut "reconnaître" la "vérité" que son pays ne rejoindra pas l'Alliance atlantique.

Après de nouvelles discussions fin mars, le président ukrainien met fin à ces pourparlers début avril 2022 après la découverte à Boutcha, près de Kiev, d'atrocités sur des civils imputées à l'armée russe par l'Ukraine et les Occidentaux. Moscou rejette ces accusations.

- Accord céréalier -

La Russie et l'Ukraine ont été parties prenantes, entre juillet 2022 et juillet 2023, à un accord qui permettait à Kiev de continuer à exporter ses céréales via la mer Noire sans que les cargos courent le risque d'être visés par les forces russes.

La Russie s'était finalement retirée de cet accord conclu sous l'égide de l'ONU grâce à la médiation de la Turquie, se plaignant du non-respect d'un autre accord visant à garantir les exportations d'engrais et de produits agricoles russes, malgré les sanctions occidentales.

Depuis, l'Ukraine exporte via un itinéraire de navigation qui longe la Roumanie et la Bulgarie, un trajet plus long mais loin des navires de guerre russes.

La Russie, de son côté, frappe à de multiples reprises les installations portuaires à Odessa (sud) et sur le Danube, une autre voie de transport vers l'étranger pour les céréales ukrainiennes.

- Médiation américaine -

Le président américain Donald Trump entame mi-février 2025 un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine, dans le but notamment d'obtenir un arrêt des hostilités.

A l'issue de négociations séparées avec les Ukrainiens et les Russes les 23 et 24 mars en Arabie saoudite, la Maison Blanche annonce avoir obtenu l'accord de principe de Kiev et Moscou pour une trêve en mer Noire.

Mais pour sa mise en oeuvre, la Russie exigeait des Occidentaux la levée de certaines sanctions visant son secteur agricole, ce que ces derniers n'ont pas fait.

Un accord est trouvé aussi pour une trêve de 30 jours concernant les frappes visant les sites énergétiques des deux camps. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de ne pas la respecter.

- Échanges de prisonniers -

Les échange de prisonniers de guerre, ainsi que de corps de militaires tués au combat, sont l'un des rares domaines de coopération entre Moscou et Kiev.

Dernière opération de ce genre en date, l'Ukraine et la Russie ont annoncé mardi dernier avoir échangé 205 prisonniers de guerre ukrainiens contre le même nombre de soldats russes.

Sur le plan humanitaire, les autorités russes ont aussi remis à Kiev plusieurs enfants ukrainiens retenus en Russie, dossier épineux dans lequel le Qatar agit comme médiateur.

L'Ukraine réclame le retour de près de 20.000 mineurs "déportés ou déplacés de force" en Russie depuis 2022, motif pour lequel le président russe Vladimir Poutine est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Moscou nie fermement ces accusations.

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