Le Sénat philippin va convoquer le tribunal de destitution qui décidera de l'avenir de la vice-présidente Sara Duterte le 3 juin, selon un document vu par l'AFP vendredi.
Mme Duterte a été destituée par la Chambre des représentants, la chambre basse des Philippines, en février pour "crimes graves", notamment corruption et complot d'assassinat présumé contre son ancien allié et colistier, le président Ferdinand Marcos.
Mais sa destitution doit être confirmée par la chambre haute pour entrer en vigueur.
Sara Duterte était pressentie pour succéder à son père Rodrigo Duterte lors de la présidentielle de 2022, mais elle s'est désistée en faveur de Ferdinand Marcos, à qui elle s'est alliée. M. Marcos a été élu à la présidence et son alliée d'alors, Sara Duterte, a été élue à la vice-présidence.
L'union entre les deux dynasties rivales a cependant vite implosé laissant la place à des affrontements publics et Mme Duterte a fait l'objet de plusieurs plaintes en destitution.
Son père, l'ancien chef de l'Etat Rodrigo Duterte (2016-2022) a été arrêté et transféré en mars vers le tribunal de La Haye aux Pays-Bas. Il est accusé de crimes contre l'humanité en raison de sa campagne meurtrière contre la drogue aux Philippines.
Selon une photo de la lettre transmise à l'AFP, le président du Sénat Francis Escudero indique que la chambre haute sera prête à entendre les accusations le 2 juin avant de convoquer le tribunal le lendemain.
"Le Sénat sera convoqué en tant que tribunal de mise en accusation à 9 heures du matin le 3 juin 2025 afin de délivrer les citations à comparaître et d'autres ordres pertinents", précise la lettre.
La vice-présidente a besoin de neuf voix sur les 24 sièges du Sénat pour être acquittée. Une défaite entraînerait sa destitution et une interdiction définitive d'exercer toute fonction publique.
Le résultat de l'élection de mi-mandat du 12 mai qui a renouvelé une partie du Sénat, a été relativement favorable à Mme Duterte, le camp présidentiel ayant remporté moins de sièges que prévu, selon des analystes.
M. Marcos s'est déclaré prêt à se réconcilier avec le clan Duterte, dans un podcast récent, affirmant qu'il n'était pas impliqué dans la procédure de destitution. "Laissons cela au Sénat, qui a ses propres procédures", a-t-il dit.
Le bureau de la vice-présidence n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP.