Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a jugé "totalement inapproprié" de lancer des accusations contre l'Afrique du Sud en évoquant un prétendu "génocide" des fermiers blancs, comme l'a fait le président Donald Trump.
"Ce sont des questions très graves. Il ne faut pas utiliser ce mot à la légère sans avoir une connaissance approfondie de ce qu'il signifie", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.
"Compte tenu de l'histoire de l'Afrique du Sud, c'est totalement inapproprié", a-t-elle ajouté.
Le président américain a réitéré ses accusations mercredi lors d'un entretien dans le Bureau ovale avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa en présence de la presse.
La présentation faite par M. Trump, à l'aide de vidéos puis d'articles brandis sous le nez de son interlocuteur, comportait de nombreuses erreurs.
Le président américain déforme un phénomène très marginal dans ce pays affichant l'un des taux d'homicide les plus élevés de la planète.
Ces cas représentent une infime minorité des homicides en Afrique du Sud: le groupe identitaire afrikaner AfriForum, proche de la sphère trumpiste et à l'origine d'une campagne pour mettre la lumière sur le phénomène, a lui-même recensé 49 meurtres de fermiers, sans distinction d'appartenance ethnique, en 2023. Soit une part extrêmement mineure des 27.621 meurtres recensés au total entre avril 2023 et mars 2024 par la police sud-africaine.
