Ukraine: Lula demande à l'ONU de chapeauter les discussions entre Kiev et Moscou

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite en France, a suggéré que l'ONU prenne la tête d'un groupe de pays "pas impliqués dans la guerre" en Ukraine pour tenter de trouver un accord entre Kiev et Moscou, lors d'une conférence de presse samedi.

"L'ONU peut retrouver un rôle de premier plan dans cette affaire", a déclaré le chef d'Etat brésilien, alors que des pourparlers russo-ukrainiens lancés en mai en Turquie patinent, plus de trois ans après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"Antonio Guterres est un homme bon. Il (...) peut proposer un groupe d'amis au (président ukrainien Volodymyr) Zelensky et au (président russe Vladimir) Poutine, qui discutent avec eux deux, entendent la vérité des deux et ensuite construisent une alternative", a affirmé M. Lula.

"Ce que je propose, c'est de créer une commission de pays qui ne sont pas impliqués dans la guerre pour discuter avec Zelensky et avec Poutine", a-t-il ajouté.

Selon le président Lula, "personne n'obtiendra tout ce qu'il veut, mais ils obtiendront ce qui est possible", c'est-à-dire "ni à 100% la position de Zelensky, ni à 100% la position de Poutine".

Il a cité à ce titre l'exemple de la Crimée, région annexée par Moscou en 2014 dont l'appartenance à l'Ukraine n'est pas négociable pour Kiev, mais dont Vladimir Poutine "ne veut pas partir".

Contrairement aux Européens, Brasilia continue d'entretenir de bonnes relations avec la Russie et observe une attitude de neutralité vis-à-vis de la guerre en Ukraine.

Après avoir reçu son homologue brésilien, le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi que les belligérants russes et ukrainiens ne soient pas mis sur le même plan, estimant que le Brésil avait "un rôle très important à jouer" dans la recherche d'une solution au conflit.

M. Lula, qui accueillera le prochain sommet des Brics début juillet, a affirmé que M. Poutine serait "invité" en tant que membre fondateur, bien qu'il soit visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des suspicions de déportation illégale d'enfants ukrainiens vers la Russie.

La Russie a accusé samedi l'Ukraine d'avoir reporté l'échange de prisonniers devant se tenir ce week-end dans le cadre des pourparlers tenus en Turquie, après un précédent concernant 1.000 personnes de chaque côté en mai.

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