Les prix à la consommation en Chine ont enregistré une nouvelle baisse en mai, pour le quatrième mois consécutif, une mauvaise nouvelle pour l'économie, déjà lestée par les faibles dépenses des ménages et la guerre commerciale.
Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le géant asiatique est confronté à une pression déflationniste, en raison notamment d'une crise dans le secteur de l'immobilier et d'un chômage élevé chez les jeunes.
La Chine peine à relancer la consommation, ce qui menace sa croissance et complique ses efforts pour protéger son économie des turbulences engendrées par la campagne de droits de douane du président américain Donald Trump.
Après Genève il y a un mois, Américains et Chinois entament lundi une nouvelle série de discussions à Londres, avec pour objectif de prolonger leur trêve commerciale et peut-être trouver un accord durable sur la réduction des droits de douane qu'ils s'imposent.
L'indice des prix à la consommation (CPI), une mesure clé de l'inflation, a reculé de 0,1% en mai sur un an, dans les mêmes proportions que le mois précédent, a annoncé mai le Bureau national des statistiques (BNS).
La Chine reste donc dans une période de déflation.
Les économistes sondés par l'agence d'informations économiques Bloomberg avaient anticipé une baisse plus marquée (-0,2%).
- Signal négatif -
"La Chine continue de faire face à des pressions déflationnistes persistantes", écrit dans une note Zhiwei Zhang, économiste du cabinet Pinpoint Asset Management, ajoutant que Pékin "doit se reposer sur la demande intérieure pour lutter contre la déflation".
Les exportations tiennent toutefois bon et permettent de soutenir l'économie, mais les problèmes pourraient survenir "à mesure que l'effet d'anticipation s'estompera", note M. Zhang, en référence aux acheteurs étrangers qui avaient augmenté leurs commandes de produits chinois en prévision des possibles hausses des surtaxes américaines.
La Chine doit également publier lundi ses chiffres du commerce extérieur pour le mois dernier. Ils donneront un aperçu supplémentaire de la situation dans le secteur.
Autre signe négatif annoncé par le BNS: l'indice des prix à la production a reculé de 3,3% sur un an en mai - une accentuation par rapport à la baisse de 2,7% constatée en avril.
Il s'agit de son niveau le plus bas depuis près de deux ans.
Cet indice mesure le coût des marchandises sorties d'usines et donne un aperçu de la santé de l'économie. Son repli le mois dernier est globalement conforme aux attentes.
Des prix à la production en recul, comme observé ces derniers mois, sont synonymes de marges réduites pour les entreprises.
- Appel avec Trump -
"Nous estimons que la surcapacité persistante maintiendra la Chine en déflation cette année comme l'année prochaine", écrit dans une note Zichun Huang, économiste au cabinet Capital Economics.
"Le marché du travail devrait se détériorer à nouveau au cours des prochains mois", souligne-t-il.
Les discussions sino-américaines prévues lundi à Londres marqueront les deuxièmes négociations formelles entre les deux pays depuis que Donald Trump a lancé son offensive commerciale mondiale.
Côté américain, la délégation sera composée du secrétaire au Trésor, Scott Bessent, de celui du Commerce, Howard Lutnick, et du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR), Jamieson Greer.
Comme à Genève, ils discuteront notamment avec le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng.
Ces discussions interviennent après un échange téléphonique, jeudi, entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, une conversation qualifiée de "très positive" par le président américain.
