Des fonctionnaires du Foreign Office s'inquiètent des ventes d'armes britanniques à Israël

Plus de 300 fonctionnaires du Foreign Office ont écrit au ministre des Affaires étrangères David Lammy pour lui faire part de leur inquiétude sur les ventes d'armes du Royaume-Uni à Israël dans le contexte de la guerre à Gaza, rapporte mardi la BBC.

Dans ce courrier daté du 16 mai, ces fonctionnaires s'interrogent sur l'éventuelle "complicité" du Royaume-Uni avec la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien, déclenchée après l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023.

"En juillet 2024, des membres du personnel ont exprimé leur inquiétude face aux violations du droit international humanitaire par Israël et à la possible complicité du gouvernement britannique. Depuis, le mépris d'Israël pour le droit international est devenu plus flagrant", écrivent ces fonctionnaires dans ce courrier, selon des extraits cités par la BBC.

Ils évoquent le nombre de victimes civiles dans la bande de Gaza, les restrictions d'accès à l'aide internationale et les violences de colons israéliens en Cisjordanie.

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a suspendu en septembre 2024 une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël, en évoquant un "risque" qu'elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza. Londres a également sanctionné des colons en Cisjordanie mais continue de livrer des composants pour les avions de combat F-35.

Dans une réponse au courrier, les deux plus hauts fonctionnaires du Foreign Office, Oliver Robbins et Nick Dyer, rappellent les divers moyens à disposition du personnel du ministère pour faire remonter leurs inquiétudes, et soulignent qu'en "dernier recours", ils peuvent démissionner.

"Le principe au coeur de la fonction publique britannique est que nous nous engageons à mettre en oeuvre les politiques du gouvernement sans réserve, dans les limites imposées par la loi et le Code de la fonction publique", ajoutent-ils.

Cette réponse, qui a choqué en interne selon la BBC, intervient au moment où les critiques se font plus pressantes sur le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu.

Les accusations de génocide et crimes de guerre contre Israël se multiplient, venant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de plusieurs pays. Des accusations rejetées par Israël.

Contacté par l'AFP, un porte-parole du Foreign Office a indiqué que "depuis le premier jour, ce gouvernement applique rigoureusement le droit international en ce qui concerne la guerre à Gaza".

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins sont 32 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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