Le jury de la Chambre des représentants a affirmé mercredi que la procédure de destitution de la vice-présidente philippine Sara Duterte devait se poursuivre.
Sara Duterte, fille de l'ex-président Rodrigo Duterte, a déjà fait l'objet en février d'un vote de destitution par la Chambre des représentants pour des accusations de corruption, de détournement de fonds et un projet présumé d'assassinat de son ancien allié et colistier, le président Ferdinand Marcos Jr.
Mardi, les sénateurs avaient voté le renvoi à la Chambre des représentants de l'affaire, qui devait certifier qu'elle n'a pas violé la Constitution en prononçant la destitution de la vice-présidente.
"Personne ne peut plus arrêter cela (la procédure), car la juridiction a déjà été confirmée par la cour de destitution", a déclaré la députée de la chambre basse Gerville Luistro. "Il n'y aura pas (...) de retrait (de la procédure) par la Chambre. Ce n'est pas autorisé par la Constitution", a t-elle ajouté.
Le vote du Sénat en faveur du renvoi était avant tout une question de "survie politique", a déclaré mercredi l'avocate et ancienne sénatrice Leila de Lima à l'AFP.
À l'extérieur du Sénat, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi, criant des slogans et frappant sur les grilles pour demander que la procédure continue.
Alors que la destitution empêcherait Mme Duterte de se présenter à l'élection présidentielle en 2028, la manoeuvre politique des sénateurs est une tentative pour "protéger leurs ambitions politiques", a estimé la députée France Castro, qui avait déjà porté une plainte de destitution contre la vice-présidente.
Le résultat de l'élection de mi-mandat du 12 mai qui a renouvelé une partie du Sénat, a été relativement favorable à Mme Duterte, le camp présidentiel ayant remporté moins de sièges que prévu.
Sara Duterte était pressentie pour succéder à son père Rodrigo Duterte lors de la présidentielle de 2022, mais elle s'est retirée en faveur de Ferdinand Marcos Jr, à qui elle s'est alliée avant d'être élue à la vice-présidence.
L'union entre les deux dynasties rivales a cependant vite implosé et laissé la place à des affrontements publics ces derniers mois.
Son père Rodrigo Duterte, président entre 2016 et 2022, a été arrêté et acheminé vers le tribunal de La Haye aux Pays-Bas. Il est accusé de crimes contre l'humanité en raison de sa campagne meurtrière contre la drogue durant son mandat.