Le refus d'Israël de laisser entrer l'aide humanitaire à Gaza ainsi que les attaques ciblant les centres de distribution provoquent la famine parmi les civils, ce qui constitue un crime de guerre, a affirmé jeudi la ministre suédoise des Affaires étrangères.
"Utiliser la famine des civils comme méthode de guerre constitue un crime de guerre. L'aide humanitaire vitale ne doit jamais être politisée ni militarisée", a déclaré Maria Malmer Stenergard lors d'une conférence de presse.
"Il existe actuellement de fortes indications qu'Israël ne respecte pas ses obligations en vertu du droit humanitaire international", a-t-elle dit.
"Il est crucial que la nourriture, l'eau et les médicaments parviennent rapidement à la population civile, dont une grande partie est constituée de femmes et d'enfants vivant dans des conditions complètement inhumaines", a ajouté Mme Stenergard.
Début juin, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a qualifié de "crimes de guerre" les attaques contre des civils près des centres d'aide dans la bande de Gaza.
La Suède a annoncé en décembre 2024 suspendre son aide à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) après l'interdiction de ses activités par Israël qui l'accuse de couvrir des activités de militants du Hamas.
Le pays redirige son aide par l'intermédiaire d'autres agences onusiennes, a assuré jeudi le ministre de la Coopération internationale Benjamin Dousa. La Suède est "le deuxième (plus grand donateur) au sein de l'UE pour l'aide humanitaire à Gaza", a-t-il souligné.
Cette aide s'élève, depuis le début de la guerre en octobre 2023, à plus d'un milliard de couronnes (environ 91 millions d'euros) et pour 2025, à 800 millions de couronnes, selon M. Dousa.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza.
En janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a appelé Israël à prévenir tout acte de génocide.
Un certain nombre d'actions judiciaires ont été entreprises en lien avec ce "génocide" imputé à Israël, par exemple en Suisse, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne. Ces accusations sont rejetées par Israël.