Conflit Iran-Israël: les développements des dernières 24h

Israël et l'Iran ont échangé de nouvelles frappes aériennes lundi, au quatrième jour d'une escalade militaire meurtrière déclenchée par une offensive israélienne visant des sites stratégiques iraniens avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.

- Bilan des victimes -

Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran, selon le dernier bilan officiel du ministère iranien de la Santé.

"Plus de 90%" des victimes sont des civils, a affirmé dimanche sur X le porte-parole du ministère de la Santé, Hossein Kermanpour.

En riposte, l'Iran a lancé plusieurs salves de missiles sur Israël depuis le 13 juin, faisant 24 morts, d'après un nouveau bilan israélien lundi.

Depuis minuit (21h00 GMT dimanche), le bilan s'est alourdi de 11 morts, selon les données officielles: quatre à Petakh-Tiqva (près de Tel-Aviv), trois à Haïfa (nord), un à Bnei-Brak (banlieue de Tel-Aviv), deux morts extraits des décombres d'une frappe de la veille à Bat Yam, et un autre mort en un lieu non précisé à ce stade.

- Frappes israéliennes -

L'armée israélienne a affirmé lundi avoir détruit "un tiers" des lanceurs de missiles sol-sol iraniens et a appelé dans l'après-midi les habitants d'une zone d'un arrondissement du nord-est de Téhéran à évacuer, en prévision de frappes sur des "infrastructures militaires".

Des médias iraniens ont rapporté que l'hôpital Farabi, situé dans la ville de Kermanshah (ouest), avait subi d'importants dégâts à la suite d'une attaque israélienne. Téhéran a dénoncé "un crime de guerre".

L'armée israélienne a aussi dit avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l'unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

L'agence de presse officielle iranienne Irna a annoncé la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, Mohammad Kazemi.

Selon les informations dont dispose l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le site nucléaire iranien de Natanz, dans le centre de l'Iran, n'a pas été touché dans sa partie souterraine. Israël avait affirmé avoir "détruit la principale installation" du site.

- Missiles iraniens -

L'Iran a affirmé de son côté avoir frappé "avec succès" Israël avec une salve de missiles qui ont touché plusieurs villes du pays.

Le colonel Reza Sayyad, un porte-parole des forces armées iraniennes, avait promis la veille une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et assuré qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

- Déclarations belliqueuses -

Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à s'unir: "Nous devons faire front avec force contre cette agression criminelle génocidaire."

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a lui averti que les habitants de Téhéran "paieront le prix" des frappes iraniennes sur des civils israéliens.

Il a également menacé de faire "disparaître" la radio-télévision d'Etat iranienne (IRIB), dont le siège se trouve dans la zone à évacuer du nord-est de Téhéran.

- Diplomatie -

La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas a convoqué pour mardi une réunion spéciale en visioconférence des ministres des Affaires étrangères du bloc européen pour coordonner leurs efforts et "réduire les tensions".

L'Iran a lui exhorté les pays européens à faire cesser les attaques israéliennes contre son territoire: "l'Allemagne, la France et l'Angleterre auraient dû condamner très clairement les crimes du régime sioniste", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui n'a pas appelé à un cessez-le-feu immédiat, a affirmé avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont eux appelé à "la cessation immédiate des hostilités", selon le Kremlin.

- Tribune -

"La poursuite de l'enrichissement d'uranium et la guerre dévastatrice entre la République islamique et le régime israélien ne servent ni les intérêts du peuple iranien ni ceux de l'humanité", ont écrit dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde des personnalités iraniennes, dont les Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi et Shirin Ebadi ainsi que les cinéastes primés à Cannes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof.

"Ce conflit ne se contente pas de détruire des infrastructures et de faucher des vies civiles, il constitue une menace grave pour les fondements mêmes de la civilisation humaine."

bur/anr/hme

X

Justice Info est sur Bluesky
Comme nous, vous étiez fan de Twitter mais vous êtes déçus par X ? Alors rejoignez-nous sur Bluesky et remettons les compteurs à zéro, de façon plus saine.
Poursuivez la lecture...