La Cour pénale internationale a levé vendredi les scellés sur un mandat d'arrêt émis contre un membre d'une milice libyenne accusé de crimes de guerre, notamment de meurtres et de tortures entre 2016 et 2017.
La Cour a déclaré dans un communiqué qu'il y avait "des motifs raisonnables de croire" que Saif Suleiman Sneidel était responsable de crimes de guerre, notamment de meurtres, de tortures et d'"atteintes à la dignité de la personne".
Le bureau du procureur, qui a émis le mandat sous scellé en novembre 2020, a dit avoir trouvé "des motifs raisonnables de croire que M. Sneidel avait participé à trois exécutions" au cours desquelles "un total de 23 personnes ont été assassinées".
- "Créer l'élan nécessaire à l'arrestation" -
Les crimes auraient été commis à Benghazi ou dans ses environs, dans l'est de la Libye, approximativement entre le 3 juin 2016 et le 17 juillet 2017.
Le bureau du procureur a précisé que le mandat d'arrêt contre M. Sneidel avait été émis sous scellé pour "maximiser les possibilités d'arrestation" et minimiser les risques pour l'enquête pénale.
"Pour cette raison, aucun détail de la requête ou du mandat d'arrêt n'a pu être fourni jusqu'à ce stade", peut-on lire.
"Nous espérons créer l'élan nécessaire à l'arrestation et à la remise de M. Sneidel", a expliqué la procureure adjointe Nazhat Shameem Khan.
La CPI, qui siège à La Haye, est désormais en mesure de discuter des questions liées à une éventuelle arrestation avec les Etats, le Conseil de sécurité des Nations Unies et la communauté internationale, a-t-elle poursuivi.
- Groupe 50 -
M. Sneidel est un membre présumé du Groupe 50, une sous-unité de la brigade Al-Saiqa qui était dirigée par le commandant libyen Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, mort en 2021.
Avant sa mort, M. Al-Werfalli faisait l'objet de deux mandats d'arrêt de la CPI pour huit exécutions à Benghazi, dont trois auxquelles, selon l'accusation, M. Sneidel a participé.
"L'Accusation allègue que M. Sneidel était un proche collaborateur de M. Al-Werfalli et qu'il jouait un rôle de premier plan à ses côtés au sein de la Brigade Al-Saiqa", peut-on lire dans le communiqué.
La Cour a en outre confirmé qu'un autre suspect libyen, Khaled Mohamed Ali El Hishri, avait été arrêté par les autorités allemandes le 16 juillet 2025 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
La CPI enquête sur les crimes commis en Libye depuis 2011.
Ce pays d'Afrique du Nord a connu des années d'instabilité marquées par la violence des milices et des fractures gouvernementales depuis que Mouammar Kadhafi a été renversé et tué en 2011 pendant le soulèvement dit du Printemps arabe.