L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé lundi "avec force et colère l'assassinat revendiqué" par l'armée israélienne d'un journaliste de la chaîne Al Jazeera dans la bande de Gaza.
"Anas al-Sharif, l'un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza", a estimé l'ONG dans un communiqué transmis à l'AFP, en demandant une "action forte de la communauté internationale pour stopper l'armée israélienne".
Al Jazeera, chaîne basée au Qatar, a annoncé dimanche la mort de cinq de ses journalistes lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza. Parmi eux, Anas al-Sharif, 28 ans, reporter bien connu de ses téléspectateurs, que l'armée israélienne a reconnu avoir ciblé en le qualifiant de "terroriste".
Les autres morts sont le correspondant Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.
Leurs noms s'ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon RSF, tués dans la guerre lancée en représailles à la sanglante attaque du mouvement palestinien Hamas du 7 octobre 2023.
Selon RSF, "le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir d'urgence sur le fondement de la résolution 2222 de 2015 sur la protection des journalistes en période de conflit armé", afin d'éviter "de tels meurtres extrajudiciaires de professionnels de médias".
L'ONG rappelle avoir déposé "quatre plaintes" contre l'armée israélienne "auprès de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis contre les journalistes à Gaza".
L'armée israélienne a confirmé avoir ciblé Anas al-Sharif, le qualifiant de "terroriste" qui "se faisait passer pour un journaliste".
Il "était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes" israéliennes, a-t-elle affirmé sur Telegram.
RSF a rétorqué que ces accusations avaient été formulées "sans preuves", en reprochant à l'armée israélienne d'avoir "reproduit un procédé connu et déjà éprouvé, notamment contre des journalistes d'Al-Jazeera".
"Le 31 juillet 2024, l'armée israélienne avait tué les reporters Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi dans une frappe ciblée et revendiquée, accusant le premier d'être un terroriste", a fait valoir RSF.