Des enquêteurs de l'ONU affirment avoir constaté des actes de torture "systématiques" dans les centres de détention de la junte birmane, notamment des passages à tabac, des décharges électriques et des viols collectifs.
Un rapport du Mécanisme d'enquête indépendant pour la Birmanie (IIMM) des Nations unies, publié mardi, indique avoir identifié "de graves abus commis pendant les interrogatoires et dans les centres de détention".
Ce rapport fait état de "pratiques systématiques" de torture, notamment "l'esclavage sexuel", "brûlures de parties intimes avec des cigarettes ou des objets brûlants" et l'arrachage des ongles à l'aide de pinces.
Certains enfants, âgés de 2 à 17 ans et détenus à la place de leurs parents, "ont été victimes de tortures, de mauvais traitements ou de crimes sexuels et sexistes", ajoute le document.
Le directeur de l'IIMM, Nicholas Koumjian, a déclaré que l'organisation avait constaté "une augmentation continue de la fréquence et de la brutalité des atrocités", mais qu'elle avait "progressé dans l'identification des auteurs".
"Nous travaillons pour que les auteurs aient un jour à répondre de leurs actes devant un tribunal", a-t-il ajouté.
Le procureur général de la Cour pénale internationale a déjà demandé un mandat d'arrêt contre le chef de la junte Min Aung Hlaing, qui a renversé et emprisonné la dirigeante élue Aung San Suu Kyi.
Cette demande de mandat d'arrêt est liée aux atrocités présumées commises par l'armée contre la minorité musulmane rohingya en 2017.
Toutes les forces ayant participé à la guerre civile en Birmanie ont été accusées de crimes de guerre , et le rapport de l'IIMM indique qu'il a également identifié des cas où des groupes d'opposition ont procédé à des exécutions sommaires de prisonniers.