La perspective d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, annoncée comme devant se produire dans les deux prochaines semaines, a suscité l'optimisme parmi les Russes interrogés mardi par l'AFP, plus de trois ans et demi après le début du conflit.
Le dirigeant américain Donald Trump, qui a rencontré vendredi M.Poutine en Alaska et lundi M.Zelensky à Washington, a assuré "commencer les préparatifs" en vue d'un tel sommet de la paix, bien que celui-ci n'a pas encore été formellement confirmé par le Kremlin.
Pour la plupart des Russes rencontrés dans le centre de Moscou mardi, il était temps que les deux dirigeants négocient directement.
"Il est évident qu'ils auraient dû se rencontrer dès le début, mais il y avait ceux qui voulaient que ça traîne", estime Viatchelav, 23 ans, tout près du Kremlin.
Pour ce futur fonctionnaire, qui refuse de donner son nom comme la plupart des personnes ayant accepté de répondre à l'AFP, une entrevue Poutine-Zelensky "n'est devenue possible qu'à la suite de changements politiques ou économiques" en Europe, où la position des alliés de Kiev a été affaiblie par la volonté de M.Trump de mettre fin au conflit au plus vite.
Roman, habitant de Moscou originaire de la région de Stavropol dans le sud de la Russie, présage que "le conflit sera vite fini si une telle rencontre a lieu". Il aurait voulu "que cet événement se tienne bien avant" car "entre-temps tant de jeunes ont trouvé la mort".
"Je veux que tout se termine par la paix, parce qu'on fait partie du même peuple slave", ajoute ce musicien de 39 ans qui estime que le futur sommet doit se dérouler "en Russie, pour des raisons de sécurité".
- "En bonne position" -
"N'importe quel contact" entre présidents russe et ukrainien sera déjà une chose positive, abonde Svetlana Chvedova, agente immobilière de 60 ans rencontrée devant le théâtre du Bolchoï.
La Russie est actuellement "en bonne position et le résultat doit être positif", veut-elle croire, tout en trouvant "scandaleux" que Vladimir Poutine, qui fait l'objet d'un mandat de la Cour pénale internationale, "risque une arrestation" s'il se rend dans certains pays.
D'autres habitants interrogés par l'AFP se sont dits "apolitiques" et ont refusé catégoriquement de s'exprimer sur le sujet.
Pour Ilia Denissov, étudiant de 19 ans, venu à Moscou depuis Saint-Pétersbourg, l'ancienne capitale impériale, "suivre le contexte politique n'a pas de sens" car "tout sera décidé en haut et sans demander notre avis".
Il peine d'ailleurs à croire que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky puissent se rencontrer. "Même s'ils se voient, cela n'aboutira à rien car ils ne se tolèrent pas l'un l'autre", dit-il avec conviction.
Ksenia, commerciale qui a la cinquantaine, souligne de son côté que M.Poutine a répété ne pas considérer M.Zelensky comme "légitime", son mandat présidentiel ayant expiré en 2024 sans possibilité d'organiser d'élections en raison des hostilités.
Pour elle, tous les territoires conquis par la Russie devront lui revenir dans tout accord de paix. "Des gens sont morts pour ces terres, elles sont donc à nous", tranche-t-elle.

