Liban: Amnesty demande une enquête pour "crimes de guerre" sur les destructions israéliennes

Amnesty International a demandé mardi l'ouverture d'une enquête pour "crimes de guerre" après les destructions "massives" de l'armée israélienne dans le sud du Liban.

"La destruction massive et délibérée de biens civils et de terres agricoles par l'armée israélienne dans le sud du Liban doit faire l'objet d'une enquête pour crimes de guerre", a affirmé l'ONG dans un communiqué.

Un cessez-le-feu annoncé le 27 novembre 2024 a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah, au cours desquels Israël avait déployé des troupes au sol.

L'accord prévoyait le retrait des combattants du mouvement libanais de la frontière, le déploiement de l'armée libanaise et le démantèlement des infrastructures du mouvement. Israël devait se retirer totalement, mais maintient encore des forces dans plusieurs secteurs frontaliers jugés stratégiques.

"La destruction par l'armée israélienne de terres, de maisons et d'autres biens civils dans le sud du Liban a rendu des zones entières inhabitables et a ruiné d'innombrables vies", a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche à Amnesty International.

Une analyse de la période allant du début de l'invasion terrestre en octobre 2024 à fin janvier 2025, réalisée par l'ONG, révèle que "plus de 10.000 structures ont été gravement endommagées ou détruites durant cette période", la plupart après le 27 novembre.

"Les forces israéliennes ont utilisé des explosifs posés manuellement et des bulldozers pour détruire des structures civiles, notamment des maisons, des mosquées, des cimetières, des routes, des parcs et des terrains de football, dans 24 agglomérations", précise le rapport, qui s'appuie sur des vidéos, photos et images satellite authentifiées. "Dans certaines vidéos, des soldats se sont filmés en train de célébrer les destructions en chantant et en s'en réjouissant."

Amnesty souligne que "dans de nombreux cas, les destructions massives de structures civiles ont été commises par l'armée israélienne en l'absence manifeste de nécessité militaire impérieuse et en violation du droit international humanitaire". L'ONG ajoute que "le fait qu'un bâtiment civil ait été utilisé auparavant par une partie au conflit ne fait pas automatiquement de lui un objectif militaire".

Elle précise avoir adressé des questions aux autorités israéliennes, sans obtenir de réponse.

En mars, la Banque mondiale a évalué le coût économique de la guerre pour le Liban à 14 milliards de dollars, dont 6,8 milliards de dommages aux infrastructures.

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