La Turquie a condamné mercredi la reconnaissance du génocide arménien par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, affirmant qu'elle visait à "couvrir" les crimes commis dans la bande de Gaza par l'armée israélienne.
"Les déclarations de Netanyahu concernant les événements de 1915 sont une tentative d'exploiter les tragédies passées à des fins politiques", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
M. Netanyahu a reconnu du bout des lèvres le génocide arménien dans un podcast américain diffusé mardi soir, une première pour un chef de gouvernement israélien.
La Turquie, qui accuse régulièrement Israël de perpétrer un génocide dans la bande de Gaza, rejette catégoriquement ce terme pour qualifier les massacres des Arméniens sous l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.
Ce génocide est toutefois reconnu par les gouvernements ou les parlements de nombreux pays, dont les États-Unis, la France et l'Allemagne. Le nombre des Arméniens ayant trouvé la mort est évalué à entre 600.000 et 1,5 million.
La Turquie, issue du démantèlement de l'Empire ottoman, évoque elle des "massacres" doublés d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont péri.
Israël, dont le Premier ministre et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant sont visés par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza, rejette catégoriquement les accusations de génocide dans le territoire palestinien, les qualifiant de "mensonges sans fondement".
Les relations entre la Turquie et Israël ont été suspendues suite aux représailles israéliennes à Gaza au début de la guerre déclenchée par le Hamas le 7 octobre 2023.
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