Kazakhstan: arrestations après une rare manifestation anti-chinoise

Les autorités du Kazakhstan ont annoncé vendredi le placement en détention provisoire de douze personnes tandis que six autres ont écopé d'une amende pour avoir notamment brûlé un portrait du dirigeant chinois Xi Jinping lors d'une rare manifestation dénonçant la disparition d'un Kazakh au Xinjiang.

"Un rassemblement non autorisé a été dispersé le 13 novembre. Les participants ont commis des actes illégaux, en brûlant le drapeau et le portrait du dirigeant d'un État étranger", a annoncé la police dans un communiqué.

Douze personnes ont été placées en détention provisoire pour quinze jours et six autres ont reçu à une amende, selon la police régionale, qui a ouvert une enquête pour incitation à la haine.

Cette manifestation a eu lieu dans le district Ouïghour de la région d'Almaty, à l'extrême sud-est du Kazakhstan, immense pays d'Asie centrale bordant la Chine.

Pékin est désormais une puissance incontournable en Asie centrale, en passe de détrôner la Russie.

Mais une partie de la population centrasiatique s'inquiète de la dette grandissante de leurs Etats envers Pékin et dénonce l'achat des terres et la répression de la Chine contre les minorités musulmanes au Xianjiang.

Une vidéo publiée sur Instagram et non authentifiée par l'AFP, montre une trentaine de personnes rassemblées dans la steppe, avec des policiers. Sur une autre photo, ils tiennent trois drapeaux chinois et un portrait du dirigeant Xi Jinping.

"Nous nous sommes rassemblés, avons brûlé le drapeau chinois et le portrait de son dirigeant pour protester contre l'expansion de la Chine, l'accaparement de nos terres", dit la personne derrière la caméra.

"Les Chinois ont acheté ces terres et y poursuivent leur expansion, et nous nous y opposons", poursuit le manifestant, sans préciser ses propos, alors qu'une loi interdit la vente de terres agricoles aux étrangers.

Il dénonce également la disparition d'un citoyen kazakh originaire du Xinjiang, qui a disparu en Chine cet été selon des médias locaux et le Bureau international kazakh pour les droits humain.

"Alimnour Tourganbaï n'est pas revenu depuis trois mois", déclare la personne sur la vidéo.

La Chine est accusée de détenir plus d'un million de Ouïghours et d'autres membres de minorités musulmanes, dont des Kazakhs, dans des camps de cette région du Nord-Ouest, dans le cadre d'une campagne que l'ONU a qualifiée de possible "crime contre l'humanité".

Pékin nie ces accusations, affirmant que ses politiques ont permis d'éradiquer l'extrémisme religieux au Xinjiang et d'y favoriser le développement économique.

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