Le Bangladesh exhorte l'Inde à extrader l'ex-Première ministre condamnée

Le Bangladesh a exhorté lundi l'Inde à extrader son ex-Première ministre en exil, Sheikh Hasina, quelques heures après sa condamnation à mort pour avoir ordonné la répression meurtrière des manifestations qui ont causé sa chute pendant l'été 2024.

Mme Hasina, dont le régime était soutenu par New Delhi, s'était enfuie en Inde en hélicoptère le 5 août au moment où des protestataires prenaient d'assaut sa résidence, après des semaines de manifestations.

L'exil de Sheikh Hasina, 78 ans, a ravivé les tensions entre les deux pays voisins.

Au terme de cinq mois de procès, un tribunal de la capitale Dacca l'a reconnu coupable de crimes contre l'humanité, notamment pour avoir incité et ordonné des meurtres.

Le tribunal a également condamné à mort lundi l'ancien ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, lui aussi en fuite. L'endroit où il réside reste à ce jour inconnu, mais le Bangladesh affirme qu'il se trouve également en Inde.

"Nous exhortons le gouvernement indien à extrader immédiatement les deux condamnés vers les autorités bangladaises", a affirmé le ministère des Affaires étrangères à Dacca dans un communiqué.

Pour le Bangladesh, "accorder l'asile à ces condamnés serait extrêmement inamical et une offense à la justice".

"L'Inde a pris note du verdict prononcé" contre Mme Hasina, a déclaré le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"En tant que voisin, l'Inde reste engagée en faveur des intérêts du peuple bangladais, notamment en matière de paix, de démocratie, d'inclusion et de stabilité", a-t-il souligné, sans faire référence à la question d'une éventuelle extradition.

Depuis son exil en Inde, Mme Hasina, qui a toujours nié les accusations portées contre elle, a aussitôt dénoncé un jugement "politiquement motivé", ordonné par "un tribunal illégal, nommé et présidé par un gouvernement non élu et sans mandat démocratique".

"Ce verdict de culpabilité était préétabli", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Le dirigeant du gouvernement provisoire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a salué un "verdict historique" et mis en garde contre tout "acte d'indiscipline" ou "action (...) qui tomberait sous le coup de la loi".

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