La CPI confirme avoir reçu une demande de récusation de son procureur par Israël

La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé mercredi avoir reçu une demande de récusation de son procureur Karim Khan de la part d'Israël, qui l'accuse d'avoir voulu "détourner l'attention" d'accusations à son encontre en émettant des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes de guerres.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein avait annoncé lundi sur son compte X qu'Israël avait déposé une requête "visant à récuser le procureur de la CPI, Karim Khan, et à annuler les mandats d'arrêt concernant Israël".

M. Khan, actuellement en disponibilité en raison d'une enquête le concernant pour agression sexuelle, aurait, selon M. Marmorstein, émis les mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour "détourner l'attention du public des accusations graves portées contre lui".

"Le procureur aurait agi pour des motifs personnels inappropriés afin de faire avancer des allégations fausses et sans fondement contre Israël", a affirmé le porte-parole.

M. Netanyahu et M. Gallant sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

La CPI, qui siège à La Haye (Pays-Bas), a publié mercredi sur son site un document confirmant la bonne réception d'une "demande de récusation du procureur et de mesures accessoires", sans plus de précisions.

Selon plusieurs médias, M. Khan a été accusé de comportement sexuel inapproprié à l'égard d'une femme de son personnel, des accusations qu'il a qualifiées d'infondées.

Plus tôt ce mois-ci, le Qatar a démenti des allégations concernant une affaire impliquant le procureur, après la publication d'un article dans le journal britannique The Guardian accusant le pays du Golfe d'avoir cherché à discréditer une femme ayant porté plainte contre Karim Khan.

La CPI examine actuellement une contestation israélienne de sa compétence. Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 69.500 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

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