L'administration du président américain, Donald Trump, a annoncé lundi la révocation du statut de protection temporaire (TPS) pour les Birmans, jugeant que la situation dans leur pays s'est "améliorée", avec quelque 4.000 personnes qui pourront donc être expulsés des Etats-Unis dans les prochains mois.
L'armée birmane, qui a pris le pouvoir en 2021, déclenchant une guerre civile, présente les élections qui débutent le 28 décembre comme une étape vers la réconciliation. Les groupes rebelles ont néanmoins annoncé qu'ils boycotteraient les élections dans les importantes enclaves qu'ils contrôlent, tandis que les défenseurs des droits humains ont dénoncé les restrictions aux libertés dans la campagne dans les zones tenues par la junte.
"La situation en Birmanie s'est suffisamment améliorée pour que les Birmans puissent rentrer chez eux en sécurité", a affirmé la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, citée dans un communiqué de ses services, pour justifier sa décision de révoquer le statut accordé aux citoyens birmans à la suite du coup d'Etat militaire de février 2021.
"La Birmanie a fait des progrès notables en matière de gouvernance et de stabilité, notamment la fin de l'état d'urgence, des projets d'élections libres et la conclusion d'accords de cessez-le-feu", a-t-elle ajouté.
Le TPS, qui protège ses bénéficiaires de l'expulsion et leur donne le droit de travailler, est accordé provisoirement aux immigrés dont la sécurité est menacée dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d'autres conditions "extraordinaires".
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a rapidement dénoncé la décision du gouvernement Trump.
"Est-il sûr de retourner dans un pays ravagé par un conflit armé violent, des atrocités généralisées et des violences ethniques ciblées, y compris des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité?", a interrogé John Sifton, responsable du plaidoyer pour l'Asie à HRW.
Les informations quotidiennes sur la situation dans le pays "contredisent presque toutes les affirmations" de la ministre, a-t-il estimé dans un communiqué. Selon lui, "les atrocités et attaques commises par l'armée contre les civils en Birmanie n'ont pas diminué".
L'administration Trump a également révoqué le TPS pour les Vénézuéliens, les Haïtiens, les Honduriens, les Nicaraguayens, les Afghans, les Népalais, les Syriens, les Camerounais et les Soudanais du Sud.
La plupart de ces décisions font encore l'objet de contentieux en justice, certaines étant actuellement suspendues.
Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des Etats-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.

