Le Venezuela a accusé lundi la Cour pénale internationale (CPI) de "se soustraire" à ses responsabilités, après l'annonce par le tribunal de la fermeture de son bureau à Caracas en raison d'un manque de progrès dans le travail avec le gouvernement.
La CPI enquête sur le Venezuela pour des crimes contre l'humanité présumés lors des manifestations de 2017, et avait ouvert en 2024 un bureau pour travailler avec le gouvernement de gauche du président Nicolas Maduro.
Le procureur adjoint de la CPI, Mame Mandiaye Niang, a annoncé lundi que la CPI avait décidé de fermer son bureau en raison d'un manque de "progrès réel" dans sa collaboration avec le gouvernement vénézuélien, tout en précisant que l'enquête se poursuivait.
"Le bureau du procureur de la CPI n'a montré aucun engagement ni esprit de coopération", a répondu le gouvernement vénézuélien dans un communiqué.
"Il n'a pas non plus formulé ses contributions et recommandations aux diverses initiatives du Venezuela, se soustrayant de manière irresponsable" à ses responsabilités, poursuit le texte.
"Son objectif dans le pays était très clair : ne rien faire pour ensuite instrumentaliser la justice à des fins politiques", a-t-il accusé.
En 2018, l'Argentine, la Colombie, le Chili, le Paraguay, le Pérou et le Canada ont déposé une plainte auprès de la CPI contre le Venezuela pour violation présumée des droits humains.
En novembre 2021, le bureau du procureur a ouvert une enquête formelle et signé un accord avec le président Maduro dans lequel le Venezuela s'engageait à garantir que le tribunal puisse travailler correctement dans le pays.
La CPI, créée en 2002, est la seule cour indépendante au monde établie pour enquêter sur les crimes les plus graves, tels que les génocides les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.
Il s'agit d'un tribunal de dernier recours, qui n'intervient que si les pays ne veulent pas ou ne peuvent pas enquêter eux-mêmes. Les Etats-Unis et la Russie n'en font pas partie, ni Israël, la Chine ou la Birmanie.

