Six anciens hauts responsables de la compagnie pétrolière publique bolivienne YPFB, dont son dernier président, ont été inculpés lundi dans une affaire de corruption liée à l'importation de carburants, a annoncé le ministère public.
Cette mise en cause intervient après une série de perquisitions menées la semaine dernière dans les bureaux de l'entreprise, au cours desquelles "plus de 40 éléments" de preuve ont été recueillis, a précisé le procureur Omar Yujra lors d'une conférence de presse.
Les anciens dirigeants sont tous poursuivis pour "manquement à leurs devoirs" et, selon les cas, pour contrats préjudiciables à l'État ou obstruction à la justice.
Le détail des charges visant l'ancien président Armin Dorgathen n'a pas été communiqué.
Le ministère public a demandé quatre mois de détention préventive pour les six mis en cause.
Il y a quelques jours, le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'Armin Dorgathen aurait quitté le pays "illégalement" pour le Brésil.
Les opérations suspectes seraient passées par Botrading, une société intermédiaire créée par l'État au Paraguay pour acheter de l'essence et du diesel. Un rapport parlementaire a attribué à cette structure un préjudice de 355 millions de dollars.
La Bolivie importe du diesel et de l'essence qu'elle revend sur le marché intérieur à prix subventionnés. Ces tarifs, gelés depuis vingt ans, ont favorisé une forte hausse de la contrebande aux frontières.
Selon des estimations du nouveau gouvernement du président de centre droit Rodrigo Paz, entre 800 millions et un milliard de dollars de carburants auraient été détournés chaque année au profit de la contrebande.
Depuis son arrivée au pouvoir, après vingt ans de gouvernements socialistes, Rodrigo Paz a mis en place une "commission de la vérité" chargée d'établir les responsabilités dans les possibles irrégularités du secteur des hydrocarbures.

