Tanzanie: 2.000 personnes tuées lors des récentes violences, selon l'opposition

Le principal parti d'opposition tanzanien a déclaré jeudi que plus de 2.000 personnes ont été tuées lors des violences de fin octobre et début novembre, et a réclamé des sanctions contre les responsables qu'il accuse de crimes contre l'humanité.

La présidente Samia Suluhu Hassan a été déclarée gagnante des élections du 29 octobre avec près de 98 % des voix, mais son gouvernement est accusé de fraude et d'avoir orchestré une campagne d'assassinats et d'enlèvements de ses détracteurs en amont du scrutin, ce qui a déclenché des manifestations anti-pouvoir à travers le pays.

Le vice-président du parti d'opposition Chadema, John Heche, a déclaré à la presse que la Tanzanie avait connu "des massacres de plus de 2.000 personnes et plus de 5.000 blessés en l'espace d'une seule semaine".

Il a affirmé que ces violences avaient été perpétrées "avec l'implication directe de l'État" et qu'elles constituaient des "crimes contre l'humanité".

Selon de précédents bilans de l'opposition, le nombre de morts dépassait les 1.000.

Le gouvernement n'a pas communiqué de bilan officiel.

M. Heche a exhorté la communauté internationale à "imposer des sanctions à toutes les personnes impliquées dans la planification et l'exécution de ces actes criminels et crimes contre l'humanité".

Lors d'une déclaration diffusée en direct en ligne, il a déclaré que les responsables devraient notamment faire l'objet d'interdictions de voyager.

M. Heche a également affirmé que les troubles avaient provoqué un exode massif de la population, ainsi que "l'enlèvement et la disparition forcée de centaines de civils".

Le parti Chadema a par ailleurs accusé les forces de sécurité de viols, de torture, de "meurtres atroces", de pillages généralisés et d'arrestations arbitraires.

Le parti a exhorté les autorités à restituer les corps des victimes afin que leurs familles puissent leur offrir une sépulture digne.

Les autorités continuent de réprimer la dissidence.

Des manifestations prévues en début de semaine se sont soldées par des rues désertes en raison d'un important dispositif de sécurité.

La semaine dernière, Mme Hassan a affirmé que la force employée était "proportionnée à la situation" pour empêcher le renversement du gouvernement.

Mme Hassan a mis en place une commission d'enquête sur les violences que l'opposition a rejetée comme ni "impartiale" ni "indépendante", appelant à une investigation indépendante.

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