Birmanie: l'ONU réclame des enquêtes après les frappes sur un hôpital

L'ONU a réclamé jeudi des "enquêtes" après les frappes aériennes de la junte birmane sur un hôpital de l'ouest du pays qui a fait au moins 33 morts et pourrait constituer un crime de guerre.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit jeudi "consterné" et "condamne avec la plus grande fermeté les frappes contre l'hôpital" dans l'Etat de Rakhine.

"De telles attaques pourraient constituer un crime de guerre. Je demande des enquêtes et que les responsables soient traduits en justice. Les combats doivent cesser immédiatement", a-t-il indiqué sur X.

Un porte-parole du Haut-Commissariat, Jeremy Laurence, a expliqué à l'AFP qu'il incombe en premier lieu aux autorités nationales d'enquêter sur de tels incidents de façon "indépendante, complète et transparente".

Mais "compte tenu de l'impunité qui caractérise" la Birmanie "depuis des décennies, il y a d'autres moyens pour traduire en justice les auteurs de violations des droits humains, notamment les mécanismes internationaux (par exemple la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale) et la compétence universelle", a-t-il ajouté.

Ces frappes interviennent alors que l'armée mène une vaste offensive à l'approche d'élections, qui sont vivement critiquées par de nombreux pays et les Nations unies.

"Au moins 33 personnes ont été tuées et 20 blessées, parmi lesquelles des personnels de santé, des patients et des membres de leurs familles", a indiqué jeudi sur X le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que l'hôpital général de la ville de Mrauk U "est le principal centre de soins de santé de la région".

"L'infrastructure hospitalière a été gravement endommagée", a-t-il ajouté, indiquant que "les blocs opératoires et la principale unité d'hospitalisation ont été entièrement détruits".

Il s'agit de la 67e attaque contre un établissement de santé recensée cette année en Birmanie par l'OMS.

L'armée a programmé des élections législatives à partir du 28 décembre, les présentant comme une issue possible aux conflit. Mais les rebelles ont promis d'empêcher le scrutin dans les territoires qu'ils contrôlent et que la junte tente de reconquérir.

L'Etat de Rakhine est presque entièrement contrôlé par l'Armée d'Arakan (AA), un groupe ethnique armé actif bien avant que l'armée ne renverse le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

L'AA est devenue l'un des groupes rebelles les plus puissants dans la guerre civile qui ravage la Birmanie, aux côtés d'autres combattants issus de minorités ethniques et de partisans prodémocratie ayant pris les armes après le coup d'Etat de 2021.

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