L'ancienne porte-parole du TPIY Florence Hartmann arrêtée pour outrage (AFP)

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L'ancienne porte-parole du procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), la Française Florence Hartmann, a été arrêtée jeudi par des gardes du tribunal, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Présente à l'extérieur du Tribunal, Florence Hartmann, en pleurs, a été emmenée par les gardes sous les protestations des manifestants venus à La Haye pour la lecture du jugement contre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic.

Florence Hartmann, porte-parole du procureur du TPIY Carla Del Ponte de 2000 à 2006, avait été condamnée pour outrage à la Cour en 2009 pour avoir publié dans un livre deux décisions confidentielles.

La décision avait été confirmée en appel en 2011 mais Florence Hartmann, ancienne correspondante du journal français Le Monde dans les Balkans, avait refusé de payer une amende de 7.000 euros.

Les juges avaient alors décidé d'une condamnation à sept jours de prison et demandé aux autorités françaises d'arrêter et de transférer Florence Hartmann à La Haye, ce que le ministère des Affaires étrangères avait refusé.

Dans son livre "Paix et Châtiment", publié en 2007, elle mentionnait deux décisions confidentielles rendues par la cour d'appel du TPIY dans le cadre du procès de Slobodan Milosevic, qui auraient permis, selon elle, de prouver l'implication de l'Etat serbe dans le massacre de Srebrenica, qui a coûté la vie à près de 8.000 Bosniaques en 1995.

Sa condamnation par le TPIY avait scandalisé de nombreux journalistes et organisations actives dans les pays de l'ex-Yougoslavie, qui s'étaient rassemblés au sein d'un comité de soutien.

Pour l'ancienne Procureur générale du TPIY, la Suissesse Carla del Ponte, cette arrestation de Florence Hartmann est "inacceptable".

"Je ne peux pas comprendre (que cette arrestation) ait lieu un jour aussi important qu'aujourd'hui, avec l'annonce du verdict sur Karadzic", a déclaré à l'AFP Mme del Ponte, qui est à présent membre de la commission d'enquête sur la Syrie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

"J'espère qu'elle sera libérée très rapidement cette après-midi", a-t-elle ajouté.

Mme del Ponte a encore indiqué qu'elle avait rencontré récemment Florence Hartmann à Genève, et que cette dernière s'était déclarée prête à payer l'amende une fois que certaines questions autour de la peine auraient été réglées.

"Ce qui est arrivé aujourd'hui est absolument ridicule", a conclu Mme del Ponte.