La chancelière Angela Merkel espère que la Turquie lèvera bientôt l'interdiction faite aux députés allemands de se rendre sur la base militaire d'Incirlik, une décision prise en représailles d'une résolution parlementaire reconnaissant le génocide arménien.
"Je crois qu'il est possible que dans les prochains jours nous ayant de bonnes nouvelles en ce qui concerne cette demande tout à fait justifiée", a dit dimanche la chancelière après une rencontre lors du G20 à Hangzhou en Chine avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
L'adoption en juin par le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, d'une résolution qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens commis par l'empire ottoman au début du XXe siècle est l'une des nombreuses sources de tensions dans les relations germano-turques ces derniers mois.
Ankara, en représailles, a interdit aux parlementaires allemands l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où sont stationnés des soldats allemands dans le cadre de la lutte contre l'organisation Etat islamique.
Vendredi, Mme Merkel, son porte-parole et le ministre des Affaires étrangères avaient souligné que ladite résolution n'avait aucune portée juridique et ne s'imposait pas au gouvernement allemand.
Ces déclarations ont été largement interprétées par la presse comme une manière d'amadouer le régime turc, un partenaire clé pour l'Union européenne et l'Allemagne dans la crise migratoire.
Mais les sources de désaccords restent nombreuses, la Turquie menaçant notamment de rompre l'accord avec l'UE qui a jugulé l'afflux de migrants vers l'Europe si ses citoyens n'étaient pas exemptés de visas Schengen. Or Ankara refuse de mettre en oeuvre certaines conditions posées par les Européens pour bénéficier de cette exemption.
Le régime turc a aussi peu apprécié l'interdiction faite en juillet à M. Erdogan de s'exprimer par vidéo lors d'une manifestation en Allemagne de ses partisans. Ankara voit aussi d'un mauvais oeil les critiques sur les arrestations de masse ordonnées après le coup d'Etat manqué de l'été.