Kosovo : le nouveau procureur du tribunal spécial promet des procès équitables

Le nouveau procureur d'un tribunal spécial créé à La Haye, chargé des crimes de guerre présumés commis pendant le conflit au Kosovo à la fin des années 1990, a promis jeudi des procédures équitables sans "retard inutile".

Lors d'une conférence de presse, le procureur américain David Schwendiman a promis de mener ses enquêtes "sans peurs et sans faveurs", insistant néanmoins sur le fait qu'il "reste encore beaucoup à faire" avant de publier des actes d'accusation.

"Je suis conscient de la nature politiquement sensible de mon travail mais je ne serai guidé que par le droit et les faits", a-t-il ajouté.

Les spéculations abondent sur de possibles procédures contre le président du Kosovo Hashim Thaçi, ancien chef de la guérilla indépendantiste kosovare albanaise (UCK).

En 1998-1999, quand le Kosovo était une province du sud de la Serbie, l'UCK s'est opposée aux forces de Belgrade. L'Otan intervient en 1999, forçant les Serbes à se retirer du territoire après une campagne de bombardements de 11 semaines.

Pristina subit une pression internationale pour créer ce tribunal depuis la publication en 2010 d'un rapport du Conseil de l'Europe sur les exactions présumées commises par des membres de l'UCK sur quelque 500 prisonniers serbes et roms pendant la guerre.

Ce rapport évoquait notamment des exécutions sommaires, des enlèvements et un trafic d'organes, prélevés sur des victimes. Il mettait notamment en cause Hashim Thaçi, accusations que l'intéressé a vivement démenti, assurant en début d'année dans un entretien avec l'AFP n'avoir "rien à cacher".

Le tribunal, financé par un budget européen de 29,1 millions d'euros pour sa première année, devrait commencer ses "activités judiciaires" au cours de la première moitié de l'année 2017, a indiqué sa greffière, Fidelma Donlon.

De droit kosovar, le tribunal doit s'installer à La Haye par souci de protection des témoins, notamment.

Le procureur a refusé de commenter les identités des possibles suspects ainsi que le nombre d'actes d'accusations envisagés. "Je ne vais pas vous dire qui et je ne vais pas vous dire s'il y a des gens qui ont été exclus ou non", a-t-il affirmé.

La majorité albanaise au Kosovo avait proclamé son indépendance de la Serbie en 2008, conséquence ultime du conflit de 1998-99.

Cette indépendance a été reconnue par une centaine de pays, dont les États-Unis et la majorité des pays membres de l'Union européenne, mais la Serbie, soutenue par la Russie, s'y oppose fermement et considère toujours ce territoire comme sa province méridionale.

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