Les Etats-Unis prolongent leurs sanctions contre le Soudan

Les Etats-Unis ont prolongé d'un an leurs sanctions à l'encontre du Soudan mais veulent poursuivre le dialogue avec ce pays d'Afrique et n'excluent pas de lever l'embargo à n'importe quel moment, a-t-on appris mardi de sources officielles.

Le Soudan est soumis depuis 1997 à un embargo commercial de la part des Etats-Unis qui accusaient alors Khartoum de soutenir des groupes islamistes violents. L'ex-chef du groupe jihadiste Al-Qaïda, Oussama ben Laden, était basé à Khartoum entre 1992 et 1996.

Par la suite, les Etats-Unis ont dénoncé les tactiques du pouvoir soudanais dans le conflit qui l'oppose à des minorités rebelles notamment dans la région occidentale du Darfour.

Tard lundi soir, le président américain Barack Obama a annoncé avoir prolongé ces sanctions d'un an à compter de jeudi 3 novembre.

"Les actions et la politique du gouvernement du Soudan continuent de poser une menace extraordinaire à la sécurité nationale et à la politique étrangère des Etats-Unis", a expliqué le président dans un communiqué.

L'ambassade des Etats-Unis à Khartoum a toutefois précisé que cette prolongation "ne préjuge pas de la possibilité pour le président de décider d'une levée des sanctions à n'importe quel moment dans le futur". Washington veut poursuivre son dialogue avec Khartoum, a ajouté la représentation américaine.

Les Etats-Unis "ont été très clairs avec le gouvernement du Soudan au sujet des mesures qui doivent être prises pour aboutir à une levée des sanctions économiques", a encore précisé l'ambassade.

Un arrêt des combats au Darfour ainsi que dans les états méridionaux du Nil Bleu et du Kordofan-Sud où le Soudan fait face à des mouvements rebelles est une des conditions clés posées par Washington.

"Au cours des six derniers mois, l'administration Obama a insisté pour que les deux parties trouvent un accord pour la cessation des hostilités dans ces trois zones de conflit, mais cela ne s'est toujours pas produit", a expliqué un diplomate européen à l'AFP sous couvert d'anonymat.

En septembre 2015, les Etats-Unis avaient refusé d'accorder un visa au président soudanais Omar el-Béchir pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies à New York en raison du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre pour la guerre au Darfour.

Cette région est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003, quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. L'ONU estime que les combats ont fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.

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