"Révolution" roumaine de 1989: nouvelle enquête pour "crimes contre l'humanité"

La justice roumaine a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour "crimes contre l'humanité" dans le dossier du soulèvement anticommuniste de décembre 1989, au cours duquel environ un millier de personnes ont perdu la vie.

Il s'agit d'une nouvelle étape dans cette investigation fleuve pour faire la lumière sur les responsabilités dans les journées sanglantes qui ont marqué la chute du dictateur Nicolae Ceausescu et de sa femme Elena.

Classé sans suite il y un an, notamment en raison de la prescription ou de l'absence de preuves, le dossier du soulèvement anticommuniste avait été rouvert en juin sur décision de la Haute cour de cassation, la plus haute juridiction du pays.

Mercredi, les procureurs militaires de cette instance ont précisé que les investigations allaient être menées sous la qualification de "crimes contre l'humanité", qui permet notamment de contourner la prescription.

L'enquête est ouverte contre X, mais le parquet militaire de la juridiction met en cause, dans un communiqué, la responsabilité de "la nouvelle direction politique et militaire" qui prit le pouvoir après la fuite de Nicolae Ceausescu, le 22 décembre 1989.

Un "Front de salut national", mené par un ancien ministre de Ceausescu, Ion Iliescu, dirigea la Roumanie dans les premières semaines suivant la "révolution". M. Iliescu fut élu président du pays en 1990.

"Afin de préserver le pouvoir", les nouveaux dirigeants auraient, selon le parquet de la Cour, mis en application un "plan" et provoqué "le meurtre, la blessure par balle, le préjudice physique ou mental, ainsi que la détention d'un grand nombre de personnes".

Au total, 1.104 personnes sont mortes durant les événements de décembre 1989 en Roumanie, dont 162 avant la chute de Ceausescu, qui avait ordonné la répression des manifestations, et 942 dans les jours suivants, selon un déroulement qui, 27 ans après, reste encore peu clair.

Selon la justice, 275 personnes ont été déférées depuis 1990 pour leur rôle dans la répression de la "révolution roumaine". L'association des victimes des événements de décembre affirme que seules quelques dizaines d'entre elles ont été condamnées.

Le soulèvement avait éclaté le 16 décembre 1989 à Timisoara, avant de gagner Bucarest le 21 décembre. Nicolae et son épouse Elena avaient pris la fuite le lendemain et avaient été jugés sommairement et exécutés le 25 décembre.

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