Les forces de sécurité soudanaises ont arrêté vendredi un haut responsable de l'opposition pour avoir critiqué dans un discours la décision du gouvernement d'augmenter les prix de l'essence, a indiqué son parti.
Des agents du tout-puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) ont arrêté Khaled Omar, vice-président du parti du Congrès soudanais, chez lui à Khartoum.
"Il a été pris par les agents de la sécurité après être rentré d'un discours dans lequel il critiquait les dernières décisions économiques du gouvernement", selon un communiqué de son parti.
Le Soudan a augmenté jeudi de près de 30% les prix de l'essence et du diesel pour tenter de stabiliser son économie en difficulté. Ces derniers mois, le pays a été confronté à des pénuries fréquentes d'essence et de diesel, reflétant un manque criant de devises étrangères, cruciales pour importer des carburants.
La hausse des prix des carburants est un sujet sensible au Soudan, dont les réserves en pétrole ont été amputées des trois quarts environ lorsque le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum.
En septembre 2013, le gouvernement avait levé les subventions à l'essence, provoquant des manifestations et une hausse des prix de plus de 60%.
Des dizaines de manifestants avaient été tués dans la répression qui avait suivi.
Les services de sécurité soudanais détiennent souvent des opposants et des militants ayant critiqué les politiques du président Omar el-Béchir.
Au moins 17 membres du parti du Congrès soudanais ont ainsi été détenus pour cette raison en août 2015. Un mois plus tard, quatre membres du parti "Réforme maintenant" étaient arrêtés.
Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989, M. Béchir est recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de crimes de guerre et génocide au Darfour.
Dans son communiqué, le parti du Congrès soudanais a promis de continuer sa campagne contre le gouvernement d'Omar el-Béchir "jusqu'à ce que le régime soit renversé".