CPI: Ongwen a refusé de quitter la LRA, assurent les représentants des victimes

L'Ougandais Dominic Ongwen aurait pu s'échapper des griffes de la sanguinaire Armée de résistance du Seigneur (LRA), mais a choisi de rester au sein de cette rébellion ougandaise car il aimait "son travail", ont assuré mercredi des représentants des victimes à la CPI.

Dominic Ongwen, enlevé vers 14 ans sur le chemin de l'école dans le nord de l'Ouganda, "est-il une victime ou un criminel?", a demandé Francisco Cox, au deuxième jour du procès de cet ex-commandant de la LRA devant la Cour pénale internationale.

Selon l'avocat Francisco Cox, qui représente 2.600 victimes sur les 4.000 admises aux procédures, les communautés affectées par le règne de terreur de la LRA pendant près de trois décennies, ont la réponse.

L'accusé "a peut-être été enlevé enfant mais quand il est devenu adulte, il aurait pu choisir de partir", a-t-il affirmé, ajoutant : "il ne l'a pas fait, il trouvait le +travail+ trop agréable".

Selon l'ONU, cette rébellion a massacré plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants depuis sa création vers 1987, pour les transformer en enfants soldats ou en "épouses" esclaves sexuelles.

Les commandants, comme Dominic Ongwen, avait la priorité quand il s'agissait de sélectionner les jeunes filles, a de son côté affirmé Paolina Massidda, qui représente d'autres victimes.

"Ils décrivaient le type de filles qu'ils désiraient, notamment leur âge, leur apparence physique ou leur intelligence", a-t-elle expliqué : "si des jeunes filles récemment enlevées correspondaient à ces critères, elles leur étaient distribuées".

Mardi, Dominic Ongwen, premier membre de la LRA à répondre de ses actes devant des juges, avait plaidé non coupable "au nom de Dieu" de 70 accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le nord de l'Ouganda entre 2002 et 2005. "Je ne suis pas la LRA, la LRA, c'est Joseph Kony", a-t-il affirmé, en parlant du chef très redouté de la LRA.

La défense assure que Dominic Ongwen souffre d'un syndrome de stress post-traumatique lié à son passé et qu'il était sous la menace d'une mort imminente par Joseph Kony.

Les observateurs assurent que ce procès soulève de graves questions sur les poursuites d'enfants soldats soumis à des années d'abus.

Ongwen s'était rendu aux forces spéciales américaines en janvier 2015 en Centrafrique. A l'époque, les États-Unis avaient mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars. Joseph Kony, lui, continue d'échapper à toute arrestation.

Les rebelles de la LRA ne sont aujourd'hui plus que quelques centaines, dispersés en République démocratique du Congo, Centrafrique, Soudan du Sud et Soudan.

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