La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi qu'elle allait tenir une audience publique le 7 avril prochain pour étudier le refus de l'Afrique du Sud d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir.
Basée à La Haye, la CPI est le premier tribunal international permanent chargé de juger les responsables de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le monde. Son entrée en fonctions en 2003 avait été saluée par les défenseurs des droits de l'Homme comme un pas majeur dans la lutte contre l'impunité.
Entre 2009 et 2010, elle a émis des mandats d'arrêts contre le président soudanais qui est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour son rôle dans le conflit au Darfour, région de l'ouest du Soudan. Au moins 300.000 personnes y ont été tuées depuis le début du conflit entre rebelles et forces gouvernementales.
Mais M. Béchir voyage régulièrement en Afrique sans être inquiété.
En 2015, les autorités de Pretoria s'étaient retrouvées au coeur d'une vive controverse à l'occasion de la visite à Johannesburg de M. Béchir pour un sommet de l'Union africaine.
Le gouvernement avait alors refusé d'arrêter le chef de l'Etat soudanais. Il s'était défendu en expliquant que M. Béchir bénéficiait, de part sa fonction, d'une immunité.
Cette affaire est à l'origine de la décision de Pretoria de se retirer de la CPI. La Cour "entrave l'aptitude de l'Afrique du Sud à honorer ses obligations en matière de respect de l'immunité diplomatique", avait expliqué un ministre.
L'une des chambres de la CPI "va tenir une audience publique le 7 avril 2017 (...) sur le respect par l'Afrique du Sud de la demande de la Cour" d'arrêter et de livrer Omar el-Béchir, selon un communiqué.
Les magistrats ont demandé des contributions à ce sujet à la procureure de la CPI Fatou Bensouda, à l'Afrique du Sud et à l'ONU.