"L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic n'est "pas un monstre" mais un soldat, ont plaidé vendredi ses avocats, estimant qu'il devrait être acquitté de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Celui qui était autrefois surnommé le "boucher des Balkans" est accusé d'avoir entrepris le "nettoyage ethnique" d'une partie de la Bosnie en vue de créer un État serbe ethniquement pur, lors de cette guerre (1992-1995) qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
"Ratko Mladic n'est pas un monstre, il était un soldat se défendant face au monstre qu'était la machine de guerre islam", a déclaré son avocat Branko Lukic au début d'une plaidoirie de trois jours devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.
Le procureur avait requis mercredi la perpétuité à son encontre, alors que son procès connaît sa dernière semaine au terme de procédures entamées en 2012.
"Le temps est venu pour le général Mladic d'être tenu responsable pour les crimes commis contre chacune de ses victimes et la communauté qu'il a détruite", avait souligné Alan Tieger.
Mais, a riposté la défense, l'accusation tente de "grandir le général Mladic à des proportions et des capacités surhumaines, comme s'il était omniscient et omnipotent".
"Ratko Mladic est un accusé, qui se trouve devant vous comme un homme innocent", a poursuivi M. Lukic.
Pour lui, l'ancien chef militaire est poursuivi "parce qu'il est Serbe": "cette culpabilité est définie par l'appartenance ethnique, plutôt que par les actes".
Il était de "son devoir et son obligation de servir l'armée de son pays pour protéger son peuple dans une guerre préparée et menée contre eux, à la fois au niveau local et international", a-t-il poursuivi.
L'accusation souffre d'un "manque de véritables preuves", a pour sa part assuré l'avocat Dragan Ivatic: "Leur affaire est faible et impudente".
La défense a rappelé ce qui était "en jeu": "la possibilité du général Mladic de rentrer chez lui, de passer du temps avec ses proches et d'ensuite mourir entouré par sa famille, et non dans une cage de béton en prison".
Dans ce qui est le dernier procès pour le TPIY, le jugement est attendu d'ici la fin du mois de novembre 2017.