La délégation de trois députés français qui comptait se rendre lundi en Syrie, pour obtenir une aide humanitaire à la ville d'Alep, a été bloquée à la frontière turque, ont indiqué à la mi-journée plusieurs de ces élus.
"Nous avons été bloqués à Kilis" (sud-est de la Turquie), "l'endroit où on passe pour aller vers la zone d'Alep", a indiqué à l'AFP Patrick Mennucci (PS), au sujet de cette ville frontalière turque.
"Les Turcs n'ont pas voulu qu'on passe. Ils ont dit qu'il y avait eu des bombes au chlore et qu'il y avait un nuage" dangereux, a ajouté ce membre de la commission des Lois de l'Assemblée, depuis un hôpital de Kilis où sont soignés des Syriens.
M. Mennucci a précisé que la délégation, composée, outre lui-même, d'Hervé Mariton (LR), de Cécile Duflot (écologiste) et Jacques Boutault (maire EELV du 2e arrondissement de Paris), avec le "maire" d'Alep-Est Brita Hagi Hasan, avait "attendu presque trois heures".
"On essaye encore" de franchir la frontière, a-t-il indiqué, jugeant toutefois que ce serait "très compliqué".
MM. Mariton et Boutault ont confirmé à l'AFP que la délégation avait été bloquée à la frontière turque.
Les élus français devraient faire une conférence de presse à 19H00 (heure locale) à Gaziantep (sud-est de la Turquie).
Comme M. Mennucci, M. Mariton a estimé qu'il n'y avait "pas de motifs" au blocage de leur délégation.
"Les Syriens sont déçus, mais je pense qu'on a avancé avec nos discussions ce (lundi) matin avec l'ONU", que "notre voyage fait bouger les choses", a poursuivi le député PS des Bouches-du-Rhône, M. Mariton ayant évoqué sur Twitter une rencontre avec le gouvernement de transition syrien à Gaziantep et Mme Duflot des "échanges avec l'ONU".
M. Mennucci s'est notamment félicité que François Hollande, avec lequel il a échangé "par SMS", ait convoqué les organisations humanitaires, estimant qu'il fallait "vraiment que l'opinion publique comprenne qu'un crime de guerre risque d'être commis".
Le président Hollande doit s'entretenir dans l'après-midi avec le coordinateur général du Haut Comité de l'opposition syrienne, Riyad Hijab, puis avec les présidents de Médecins sans frontières France (MSF), de Médecins du monde France (MDM) et de l'Union des organisations de secours et soins médicaux France (UOSSM), ONG médicales françaises et internationales actives en Syrie.