Depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1975, tous les présidents français se sont rendus au moins une fois durant leur mandat en Algérie, ancienne colonie française de 1830 à 1962.
Emmanuel Macron y était allé durant la campagne présidentielle, qualifiant alors la colonisation de "crime contre l'humanité" et suscitant de la sympathie en Algérie et une polémique en France. Dans son livre "Révolution" (novembre 2016), il avait noté: "Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un État, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisations et des éléments de barbarie". Il y effectue mercredi sa première visite en tant que chef de l'État.
- Giscard: 'épreuves du passé' -
Le 10 avril 1975, Valéry Giscard d'Estaing entame la première visite officielle d'un président français dans l'Algérie indépendante.
Pour la première fois depuis l'été 1962, des drapeaux français ornent les grandes artères d'Alger.
"La France historique salue l'Algérie indépendante", lance le président français dès son arrivée, estimant que son voyage "suscite de nombreux sentiments", en raison des "épreuves" du passé. Son homologue algérien Houari Boumédiène qualifie cette visite de trois jours d'"événement extraordinaire".
- Mitterrand: 'confiance' -
Le 30 novembre 1981, François Mitterrand affirme, à son arrivée à Alger pour une visite officielle de deux jours, que "la France et l'Algérie sont capables de surmonter et de dépasser les déchirements du passé" et "peuvent désormais fonder leur rapprochement et leur amitié sur une donnée nouvelle: la confiance".
En décembre 1982, son homologue algérien Chadli Bendjedid, qui l'avait accueilli, effectue la première visite d'un chef d'État algérien en France. En mars 1989, François Mitterrand revient en Algérie.
- Chirac: 'partenariat' -
Du 2 au 4 mars 2003, Jacques Chirac effectue une visite d'État (protocolairement plus importante qu'une visite officielle), la première d'un président français en Algérie. Il signe avec Abdelaziz Bouteflika la "Déclaration d'Alger" prévoyant un "partenariat" politique, économique et culturel renforcé.
Malgré un "passé encore douloureux" qu'on ne doit "ni oublier ni renier", il faut s'engager dans un "partenariat d'exception", dit Jacques Chirac.
En avril 2004, une semaine après la réélection de M. Bouteflika, Jacques Chirac se rend de nouveau à Alger.
- Sarkozy: se 'tourner vers l'avenir' -
Du 3 au 5 décembre 2007, Nicolas Sarkozy, en visite d'État, et accueilli par M. Bouteflika, dénonce le système colonial "injuste" mis en place par la France en Algérie.
"Mais il est aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter", ajoute-t-il.
"Je ne suis pas venu nier le passé, mais je suis venu vous dire que le futur est plus important", insiste-t-il, appelant les Algériens à se "tourner vers l'avenir".
- Hollande: 'un nouvel âge' -
Les 19 et 20 décembre 2012, François Hollande, en visite d'État, reconnaît solennellement à la tribune du Parlement algérien les "souffrances que la colonisation française" a infligées au peuple algérien.
"Il m'appartenait, c'était le moment, d'ouvrir une nouvelle page, je l'ai fait, d'avoir un nouvel âge dans la relation entre la France et l'Algérie", déclare-t-il au lendemain de sa visite.
En juin 2015, il effectue une visite de quelques heures à Alger.