Un maire serbe de Bosnie, Miroslav Kraljevic, a été inculpé pour des crimes de guerre présumés commis lors de la guerre intercommunautaire dans ce pays (1992-95), a annoncé mercredi le parquet.
Sont reprochés à cet élu de Vlasenica, en Bosnie orientale, "l'assassinat et la disparition d'au moins 22 personnes", ainsi que le placement en détention de "plusieurs dizaines de personnes" qui ont subi des "actes de torture et de persécution", autant de crimes qui auraient été commis en 1992 et 1993 selon le parquet.
Pendant le conflit, Kraljevic, 49 ans, commandait une unité spéciale de la police des Serbes de Bosnie à Vlasenica. Trois autres hommes, deux responsables policiers et un policier à l'époque des faits, ont également été inculpés.
"Au printemps 1993, quasiment tous les habitants bosniaques de cette région avaient été expulsés", a précisé le parquet bosnien.
Avant d'être élu maire de Vlasenica (11.500 habitants), Kraljevic a été député au parlement de la Republika Srpska, l'entité des Serbes de Bosnie. Il est membre du SNSD, la force politique dirigée par Milorad Dodik, le patron de la Republika Sprska. Il a été laissé libre.
Kraljevic avait été condamné en 2003 à une amende de 4.000 marks bosniens (environ 2.000 euros) pour l'enlèvement d'un élu en 2010 qui avait refusé de changer de camp dans un conseil municipal.
Sa soeur, Visnja Acimovic, qui vit en Serbie, a été inculpée par le parquet bosnien de participation en 1992 à l'exécution de 37 Bosniaques à Vlasenica, la plupart âgés de 15 à 20 ans. Elle rejette ces accusations et a refusé une extradition vers la Bosnie.
Selon les associations de victimes, sur près de 19.000 Bosniaques qui vivaient alors à Vlasenica, 2.600 ont été tués au cours du conflit, dont environ 1.600 dans la ville et ses environs immédiats et un millier en juillet 1995 lors du massacre de Srebrenica (est), où ils avaient fui.
Les dépouilles d'environ 500 victimes sont toujours recherchées, selon Lejla Cengic, porte-parole de l'Institut bosnien pour les disparus.
