Le Congrès péruvien rejette la destitution du fils Fujimori

Le Congrès péruvien a rejeté jeudi la destitution du député Kenji Fujimori qui fait l'objet d'accusations de corruption, mais ce dernier reste néanmoins suspendu de ses fonctions à la suite d'un vote intervenu à l'initiative de sa soeur et rivale en politique Keiko.

Pour parvenir à la destitution du fils cadet d'Alberto Fujimori, qui a dirigé le Pérou d'une main de fer de 1990 à 2000, il fallait 67 voix. Or, à l'issue du vote, 43 députés ont voté pour et 20 contre sa destitution, tandis que 10 élus se sont abstenus.

Ainsi, Kenji Fujimori, 38 ans, conserve son immunité parlementaire de même que ses chances de se représenter comme candidat à la présidence du Pérou en 2021, vraisemblablement face à sa soeur avec laquelle il se livre une guerre fratricide.

Deux autres proches de Kenji Fujimori, concernés par un vote similaire, ont également échappé à leur destitution.

Le conflit entre les enfants Fujimori a éclaté publiquement en décembre mais couvait depuis quelque temps déjà, à mesure que grandissaient les ambitions électorales de Kenji, risquant d'éclipser sa grande soeur Keiko, candidate malheureuse à l'élection présidentielle de 2011 et 2016.

Kenji Fujimori, est accusé d'avoir tenté de négocier en décembre l'achat de votes lors d'une première procédure de destitution du président Pablo Pedro Kuczynski, surnommé PPK.

C'est le vote de Kenji Fujimori et de neuf autres membres du parti de la Force Populaire (droite), dont le leader est Keiko, qui avait permis à PPK d'éviter provisoirement la destitution.

Kenji Fujimori et Pedro Pablo Kuczynski sont soupçonnés de s'être alliés pour sauver le mandat présidentiel de ce dernier qui en échange a gracié, deux jours plus tard, le patriarche Alberto Fujimori, 79 ans, condamné à 25 ans de prison pour crimes contre l'humanité.

La diffusion en mars d'une vidéo montrant Kenji Fujimori lors de cette tentative d'achat présumée de votes a conduit le président Kuczynski à présenter sa démission. Il a depuis été remplacé par le vice-président Martin Vizcarra.

Fin mars, le Parquet général du Pérou a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire contre Kenji Fujimori après la diffusion de cette vidéo.

Kenji Fujimori est visé par la procédure pour "des délits présumés de corruption passive ainsi que d'autres ayant porté préjudice à l'Etat".

Deux autres députés ainsi qu'un ancien ministre des Transports et des Communications -- qui sont apparus ou sont mentionnés dans cette vidéo --, sont également placés sous enquête.

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