12.06.08 - TPIR/RWANDA - LA JUSTICE RWANDAISE PEUT ETRE DESSAISIE SI LE PROCES DES QUATRE OFFICIERS

Arusha, 12 juin 2008 (FH) - Le procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow a prévenu jeudi que la justice rwandaise pourrait être dessaisie si le procès de quatre officiers arrêtés mercredi pour le massacre de 13 hommes d'église en 1994 ne respectait pas les normes d’un procès équitable. Reconnaissant la compétence des tribunaux rwandais pour cette affaire, Jallow a indiqué, lors d’une conférence de presse au siège du TPIR, à Arusha, en Tanzanie, que le tribunal des Nations Unies a « la primauté ».

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« Ces poursuites seront suivies par le bureau du procureur » (du TPIR), a –t-il indiqué, soulignant qu’il avait nommé un de ses substituts, le Camerounais William Egbe pour coordonner ce travail.

Le général Wilson Gumisiriza, le major Wilson Ukwishaka ainsi que les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba ont été arrêtés mercredi au Rwanda suite aux enquêtes menées conjointement par le parquet général du Rwanda et le bureau du procureur au TPIR, selon un communiqué de l’armée rwandaise.

Ils sont accusés d’avoir joué un rôle dans le meurtre, le 5 juin 1994, de 13 responsables de l’église catholique, dont trois évêques. Les trois officiers étaient alors membres de la branche armée du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion actuellement au pouvoir).

Jallow a précisé qu’ils seront poursuivis pour « crimes de guerre ».

« Le Rwanda a demandé à avoir l’opportunité de juger » cette affaire, a-t-il dit, soulignant que son bureau a accepté, en espérant que cette procédure conduira « vers la réconciliation nationale » au Rwanda.

Il a ajouté que les enquêtes du TPIR sur les crimes allégués de membres de l’ancienne rébellion n’étaient pas closes. Depuis cinq ans le procureur étudie les résultats de ces enquêtes et explique qu'il peut éventuellement en tirer des actes d'accusation si cela est justifié.

Le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, a assuré la semaine dernière le Conseil de sécurité que ce procès se déroulerait de façon équitable.

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