Un an de tensions et d'affrontements à Gaza

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La bande de Gaza est le théâtre depuis près d'un an d'une mobilisation, souvent accompagnée de violences entre Palestiniens et soldats israéliens, le long de la barrière frontalière lourdement gardée par l'armée israélienne.

Plus de 250 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Deux soldats israéliens ont aussi trouvé la mort.

- Première journée sanglante -

Le 30 mars est lancée à Gaza une "grande marche du retour", officiellement organisée par la société civile et soutenue par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle l'enclave.

Les Palestiniens réclament "le droit au retour" sur les terres qu'ils ont quittées ou dont ils ont été chassés lors de la création d'Israël en 1948, et contestent le strict blocus de l'enclave imposé depuis plus de dix ans par Israël.

Des dizaines de milliers de Palestiniens convergent le long de la barrière. Quelques groupes jettent des pierres et des cocktails Molotov vers les soldats israéliens qui ripostent à balles réelles, tuant 19 Palestiniens.

- Cerfs-volants incendiaires -

Le 6 avril, des milliers de Palestiniens se rassemblent près de la barrière. Neuf Palestiniens sont tués et près de 500 blessés.

Le 10, les Palestiniens ont recours à des cerfs-volants, dont certains transportent des engins incendiaires, pour tenter d'atteindre les soldats de l'autre côté de la barrière. Des milliers d'hectares ont été brûlés en territoire israélien.

- Bain de sang -

Le 14 mai, des dizaines de milliers de Palestiniens se rassemblent dans des manifestations coïncidant avec l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine, qui entérine la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville comme capitale d'Israël. Au moins 62 Palestiniens sont tués et plus de 2.400 blessés.

Le 13 juin, l'Assemblée générale de l'ONU adopte un projet de résolution, auquel les Etats-Unis étaient opposés, condamnant Israël pour la flambée de violences.

- Roquettes et raids -

Le 14 juillet, Israël mène des dizaines de raids aériens alors que 200 roquettes et obus sont tirés depuis l'enclave vers le territoire israélien.

Dans la nuit du 8 au 9 août, ce territoire essuie plus de 180 tirs de roquettes et de mortier. L'aviation israélienne riposte en frappant plus de 150 sites militaires du Hamas, selon l'armée israélienne.

Les 28 septembre et 5 octobre, dix Palestiniens sont tués lors de manifestations et de heurts avec l'armée israélienne près de la barrière de séparation.

- Aide du Qatar -

Les 9 et 10 novembre, alors que les efforts de médiation semblent progresser, des fonctionnaires palestiniens de Gaza, qui ne sont plus payés que sporadiquement depuis des mois, perçoivent des arriérés de salaire et certains autres Gazaouis des aides, financés par le Qatar.

Depuis, quatre tranches de l'aide qatarie ont été distribuées aux Palestiniens de Gaza.

Sous les auspices de l'ONU, le Qatar a aussi financé des livraisons de fioul à la seule centrale électrique du territoire.

- Incursion -

Le 11 novembre, une incursion des forces spéciales israéliennes tourne mal, se soldant par la mort de sept Palestiniens et un officier israélien.

Le lendemain, le Hamas attaque un bus, blessant grièvement un soldat et marquant le début d'une escalade avec le tir de centaines de roquettes et d'obus de mortier sur Israël et des dizaines de frappes israéliennes contre des positions dans Gaza. Sept Palestiniens sont tués.

Le 13, une trêve est conclue par l'entremise de l'Egypte. Le lendemain, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman démissionne, qualifiant l'accord de cessez-le-feu de "capitulation devant le terrorisme".

Le 21, quatre Palestiniens sont tués par des tirs de soldats israéliens.

- Enquête de l'ONU -

Le 28 février 2019, une commission d'enquête de l'ONU affirme que la riposte israélienne aux manifestations de Palestiniens s'apparente à des "crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité", soulignant que des soldats israéliens ont visé des civils, dont des enfants.

Israël rejette comme "partial" le rapport, invoquant son droit à se défendre contre les agissements "terroristes" du Hamas.

- Roquettes et frappes -

Le 14 mars au soir, des roquettes sont tirées de Gaza vers la région de Tel-Aviv.

Aux premières heures du 15, les avions de combat et les hélicoptères d'attaque conduisent une centaine de frappes contre des positions du Hamas.

La mobilisation hebdomadaire contre Israël est "reportée", selon ses organisateurs.