Depuis le début du conflit en 2011, la Russie a protégé son allié syrien des pressions occidentales en opposant treize fois son veto au Conseil de sécurité de l'ONU.
- Répression -
Le 4 octobre 2011, la Russie et la Chine bloquent un projet de résolution des Occidentaux menaçant le régime de "mesures ciblées" après la répression sanglante des manifestations. Neuf pays ont voté pour, quatre se sont abstenus.
Le retrait d'une référence directe à des sanctions n'a pas suffi à surmonter l'opposition de Moscou.
En février 2012, nouveau veto russo-chinois à un projet de résolution présenté par les Occidentaux et des pays arabes condamnant la répression. Les 13 autres ont voté en faveur du texte.
Ce projet exprimait le "soutien sans réserve" du Conseil au plan de la Ligue arabe pour parvenir à une transition démocratique, et dénonçait les "violations flagrantes et généralisées" des droits humains par le régime.
Le veto provoque l'indignation dans le monde arabe, en Occident et au sein de l'opposition.
- Armes lourdes -
En juillet 2012, Moscou et Pékin s'opposent à une résolution occidentale menaçant Damas de sanctions. La résolution a recueilli 11 voix pour, 2 contre et 2 abstentions.
Le projet brandissait la menace de sanctions économiques si les forces syriennes ne cessaient pas d'utiliser leurs armes lourdes contre l'opposition. Pour l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, cela aurait ouvert "la voie" à une intervention militaire.
En mai 2014, la Russie et la Chine bloquent un projet de résolution français qui prévoyait de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis par les deux camps. Le texte était co-parrainé par une soixantaine de pays.
- Alep -
En octobre 2016, la Russie met son veto à un texte présenté une nouvelle fois par la France, qui appelait à une cessation immédiate des bombardements sur Alep, dans le nord de la Syrie. La Chine, qui s'alignait jusque-là sur la position russe, s'abstient.
Début décembre, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution demandant une trêve de sept jours à Alep.
Depuis le 15 novembre, les quartiers rebelles subissaient de violents bombardements, à coups de barils d'explosifs, d'obus et de roquettes.
- Armes chimiques -
Le 28 février 2017, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution prévoyant des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d'armes chimiques. Le projet, présenté par le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis, reçoit neuf voix pour et trois contre (Chine, Russie et Bolivie).
Le 12 avril, Moscou oppose son veto à un projet de résolution demandant une enquête internationale sur l'attaque chimique le 4 avril sur la localité rebelle de Khan Cheikhoun (province d'Idleb, nord-ouest), imputée au régime de Bachar al-Assad.
Le 24 octobre, la Russie oppose son veto à un projet de résolution présenté par les Etats-Unis et visant à prolonger d'un an l'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques.
Les 16 et 17 novembre, la Russie fait usage à deux reprises de son droit de veto pour bloquer le renouvellement du mandat d'experts internationaux chargés d'enquêter sur les armes chimiques.
Le 10 avril 2018, Moscou oppose son veto à un projet de résolution américain prévoyant de créer un mécanisme d'enquête indépendant.
- Idleb -
Le 19 septembre 2019, la Russie et la Chine mettent leur veto, le 13e depuis 2011, à une résolution de l'Allemagne, la Belgique et du Koweït imposant un cessez-le-feu à Idleb, approuvée par 12 pays. La Guinée équatoriale, membre non permanent, s'est abstenue.
Des frappes sporadiques se poursuivent à Idleb, malgré un fragile cessez-le-feu décrété fin août, à l'issue de quatre mois de bombardements du régime et de son allié russe qui ont tué, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 960 civils.