Dites que vous avez déjà jugé et que vous ne voulez pas nous écouter !", a protesté l'accusé, soulignant qu'une telle décision constituait une atteinte à ses droits.
La chambre entendait le témoin protégé "DBQ" rappelé à la barre après que la défense eût été autorisé à enquêter sur des allégations de viol qu'il avait faites en décembre et en février derniers.
"Vous nous avez accordé du temps pour mener des enquêtes [supplémentaires], pourquoi ne voulez pas nous entendre? Où est la justice ? ", a demandé Ntabakuze.
Le juge président, le Norvégien Erik Mose, venait de relever que la défense a passé " plus de sept heures " à mener le contre-interrogatoire de DBQ, estimant que ce temps est amplement suffisant.
Me André Tremblay, l'avocat canadien de Ntabakuze, avait également réagi vigoureusement à la directive de la chambre, la qualifiant de "pression terrible" contre la défense. "Je suis en colère à l'intérieur de moi-même ", a déclaré l'avocat. Les juges lui ont finalement accordé le quart D'heure qui lui restait.
Ntabakuze est co-accusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.
Ils sont notamment accusés D'entente en vue de commettre le génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Ils plaident non coupable.
Considéré comme l'un des procès "phares" dont le TPIR est saisi, il se déroule devant la première chambre de première instance comprenant outre le juge Mose, les juges russe, Serguei Egorov, et fidjien, Jai Ram Reddy.
GA/AT/GF/FH (Ml''0330A)