Indonésie: le ministre à la Sécurité blessé dans une attaque attribuée à un islamiste

Le ministre indonésien à la Sécurité Wiranto, un poids lourd du gouvernement, souffre de "deux profondes blessures" après avoir été attaqué par un homme suspecté de radicalisation islamiste jeudi à l'ouest de l'île de Java, ont annoncé les autorités.

L'homme de 72 ans a été attaqué avec un couteau alors qu'il parlait avec le public en sortant d'une université à Pandeglang sur l'île de Java, et s'apprêtait à reprendre sa voiture.

"Quelqu'un l'a approché et l'a attaqué. M. Wiranto et le chef local de la police ont été blessés", a indiqué Dedi Prasetyo, le porte-parole de la police, précisant qu'un homme et une femme avaient été arrêtés.

L'homme suspecté de l'attaque a été "exposé au radicalisme de l'Etat islamique", a ajouté le porte-parole sans plus de détail. Les attaquants ont été précipités sur le sol par des policiers après l'attaque, selon des images diffusés par les chaînes de télévision.

L'ex-général a subi "deux profondes blessures" au cours de l'attaque mais est conscient et dans un état stable, a indiqué Firmansyah, un porte-parole de l'hôpital Berkah.

Wiranto, qui comme de nombreux Indonésiens n'a qu'un nom, a été transféré dans un hôpital de Jakarta par hélicoptère.

Le suspect de 31 ans, a été identifié comme Syahril Alamsyah et la suspecte, une femme de 21 ans, comme Fitri Andriana. Aucun détail n'a été fourni par la police sur leur possible appartenance à un groupe radicalisé local.

Cette attaque intervient une semaine avant la cérémonie d'investiture du président Joko Widodo, réélu en avril pour un second mandat.

La police avait indiqué en mai dernier que Wiranto et trois autres hauts responsables avaient été ciblés par un complot en vue d'un assassinat dans le contexte des émeutes meurtrières qui ont agité la capitale Jakarta après l'annonce de la réélection de Joko Widodo.

Un groupe de six personnes avait été arrêté avant de passer à l'acte et accusé d'avoir voulu destabiliser le pays, avait expliqué la police.

Wiranto, ancien commandant en chef de l'armée a commencé sa carrière militaire sous l'ex-dictateur Suharto et est devenu une figure omniprésente dans la politique indonésienne enchaînant plusieurs portefeuilles ministériels clés.

Candidat malheureux à deux reprises à l'élection présidentielle il est accusé par les organisations de défense des droits de l'homme de crimes contre l'humanité dans les massacres qui ont suivi le référendum d'indépendance du Timor oriental en 1999 mais n'a jamais été jugé.

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