Peter Handke "étonné" de son Nobel de littérature, une décision "très courageuse"

L'écrivain autrichien Peter Handke, tout juste couronné du prix Nobel de littérature, s'est dit jeudi "étonné" par cette récompense, une décision qu'il a qualifiée de "très courageuse", "après toutes les querelles" suscitées par son oeuvre et ses engagements.

"Après toutes les querelles (...), j'ai été étonné. Ce genre de décision, c'est très courageux de la part de l'Académie suédoise", a-t-il réagi face à la presse devant son domicile de Chaville (Hauts-de-Seine).

Auteur controversé, M. Handke avait au cours de sa carrière appelé à "supprimer" le Nobel de littérature, "une fausse canonisation" qui "n'apporte rien au lecteur".

Devant la presse mercredi, il s'est pourtant dit "ému" depuis qu'il a reçu l'appel de l'académicien Anders Olsson lui annonçant la nouvelle. "A cause des problèmes que j'ai eus il y a vingt ans, je n'aurais jamais pensé qu'ils me choisiraient", a-t-il dit.

Intellectuel en lutte contre les conventions, Handke avait été au coeur de vives polémiques en raison de ses prises de position pro-serbes, notamment au moment de l'intervention des forces de l'Otan contre la Serbie en 1999.

En 2006, il avait provoqué un tollé en se rendant aux funérailles de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, accusé de crimes contre l'humanité et génocide.

Interrogé sur ces sujets jeudi, il a réfuté avoir une quelconque "position politique": "Ma nature est celle d'un écrivain, pas d'un journaliste", a-t-il dit.

S'agissant de ses critiques du Nobel, M. Handke a dit avoir "parlé comme lecteur et pas comme auteur". "Aujourd'hui, je ne pense pas comme cela", a-t-il ajouté, assurant qu'il se rendrait "bien sûr" à la remise du prix à Stockholm.

Auteur très engagé, Peter Handke, 76 ans, qui a publié plus de 80 ouvrages, est un des écrivains de langue allemande les plus lus et les plus joués dans le monde.

Il publie son premier roman, "Les frelons", en 1966, avant d'accéder à la notoriété avec "L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty", en 1970, puis "Le malheur indifférent" (1972), bouleversant requiem dédié à sa mère.

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