Plusieurs otages ont été tués parmi la quarantaine de soldats et officiers de police enlevés samedi lors d'un raid audacieux mené par des maquisards de l'Etat de Rakhine, à l'ouest de la Birmanie, ont annoncé l'armée birmane et les insurgés.
Les maquisards de l'Armée d'Arakan ont attaqué samedi matin au nord de la capitale de l'Etat un ferry transportant des soldats et policiers qui n'étaient pas en service. Ils ont contraint l'embarcation à accoster et ont enlevé 14 soldats et 29 policiers.
L'armée a indiqué avoir déployé des hélicoptères d'attaque pour poursuivre les rebelles qui prenaient la fuite à bord de trois embarcations avec leurs otages.
Les deux camps ont annoncé que des otages ont été tués dans ces combats mais sans donner de chiffre et en se rejetant mutuellement la responsabilité de ces morts.
Selon un communiqué de l'Armée d'Arakan, ils ont été touchés par des tirs des hélicoptères qui ont "complètement détruit deux des bateaux", alors que l'armée accuse les rebelles de les avoir tués avant même qu'elle n'intervienne.
"Ils ont utilisé les policiers comme boucliers humains", a déclaré à l'AFP le général Zaw Min Tun. "Nous ne savons pas combien exactement ont été tués".
Des milliers de soldats sont déployés dans cette région du pays pour tenter de venir à bout des insurgés de l'Armée d'Arakan, qui luttent pour plus d'autonomie en faveur de la population bouddhiste locale.
L'Armée d'Arakan a toutefois infligé de lourds revers aux militaires en menant des raids et des enlèvements, ainsi que des attaques utilisant des engins explosifs artisanaux.
Cet incident survient moins de deux semaines après l'enlèvement de dizaines de pompiers et de civils dans l'Etat de Rakhine par des maquisards supposés qui, déguisés en membres d'une équipe sportive, avaient pris d'assaut un autobus.
Les affrontements ont poussé sur les routes des dizaines de milliers de personnes dans l'Etat.
L'Etat de Rakhine s'était déjà fait connaître en 2017 lors de l'expulsion par les militaires de plus de 740.000 musulmans rohinghyas, qualifiée de génocide par les enquêteurs de l'ONU.
Des organismes de défense des droits humains ont accusé l'armée de se rendre coupable de crimes de guerre et d'exécutions arbitraires dans ses manoeuvres contre l'Armée d'Arakan.
Certains pointent également du doigt les insurgés pour des exactions supposées.
Les deux parties réfutent ces accusations alors que la violence se poursuit dans cette région interdite aux médias indépendants.
