Le Sénat à majorité de droite a adopté mercredi soir une proposition de résolution pour un renforcement des sanctions contre des responsables des violations des droits de l'homme au Venezuela et appelant la France à soutenir le dossier en cours auprès de la Cour pénale internationale (CPI).
La proposition de résolution "pour le renforcement des sanctions adoptées par le Conseil européen contre des responsables des violations des droits humains au Venezuela et pour soutenir les États signataires de l'enquête auprès de la Cour pénale internationale", portée par le sénateur centriste Olivier Cadic, a été adoptée par 324 voix contre 15. Seuls les membres du groupe CRCE à majorité communiste ont voté contre, à l'exception de la sénatrice écologiste Esther Benbassa.
En septembre 2018, le président colombien Ivan Duque et les dirigeants d'Argentine, du Canada, du Chili, du Paraguay et du Pérou avaient envoyé un courrier à la procureure de la CPI, demandant une enquête sur le président vénézuélien Nicolas Maduro et ses collaborateurs pour "crimes contre l'humanité".
Pour Olivier Cadic, la proposition de résolution marque "un pas en avant dans la défense des droits humains au Venezuela".
Depuis 2014, "14. 471 personnes ont été arrêtées pour des motifs politiques", selon M. Cadic, pour qui "la violence est devenue une politique d'État". "Plus de 400 personnes sont encore en prison en ce moment", a-t-il souligné.
Pour le CRCE, Pierre Laurent a déploré que la proposition de résolution "se contente d'alimenter un portrait caricatural d'une situation particulièrement complexe".
"Nous soutenons cette résolution sur son analyse de la situation, sur la nécessaire pression à exercer sur les autorités vénézuéliennes actuelles", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Amélie de Montchalin.
"Sur le point spécifique de la CPI, et donc sur votre question implicite de rejoindre les pays signataires de la saisine en cours de la CPI, nous avons une approche un peu différente", a-t-elle poursuivi. "Nous avons un soutien général et entier aux travaux de la CPI, toute confiance dans cet organe, y compris pour examiner la situation au Venezuela, nous pensons qu'il est nécessaire que ce travail établisse des faits. (...) Cela implique qu'il puisse être accepté par toutes les parties, le gouvernement et l'opposition".