"Je vous encourage à assurer votre sécurité à Gisagara en y chassant tous les ennemis. Il ne faut pas fuir", aurait déclaré Nteziryayo.
Sylvain Nsabimana, que venait de remplacer Nteziryayo comme préfet, aurait également participé à ce meeting, selon le témoin. Nsabimana est un des quatre coaccusés de Kanyabashi et de Nteziryayo.
Aussitôt l'ordre donné, militaires, policiers et membres de la population hutue auraient commencé à faire la chasse aux Tutsis dans les buissons et les forêts aux alentours, a rapporté QG.
Le témoin avait auparavant allégué que Kanyabashi avait dirigé une autre attaque avant celle-ci.
"Je ne pouvais pas dénoncer ces attaques à la mairie, car c'est le maire lui-même qui les avait organisées," a expliqué le témoin, en répondant au procureur.
QG, un rescapé du génocide, a indiqué qu'il était allé chercher refuge à Gisagara à la suite du déclenchement des violences dans sa localité.
Les réfugiés de Gisagara auraient été par la suite délogés par les autorités locales et pris la direction de Kabuye en commune Muganza.
l'ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje, est également poursuivi dans cette affaire. A Kabuye, les assaillants ont massacré des réfugiés estimés à quarante ou cinquante mille par le témoin.
Les autres coaccusés dans ce procès sont l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, et son fils, un leader présumé des milices, Arsène Shalom Ntahobali. Ils sont poursuivis notamment pour entente en vue de commettre le génocide et pour crimes contre l'humanité. Tous plaident non coupables.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, assisté de la Malgache Arlette Ramaroson, et de l'Ougandaise Solomy Balungi Bossa. La déposition de QG se poursuit mardi en contre-interrogatoire.
GA/NI/AT/GF/FH (BT''0315A)