Musées du génocide en Bosnie: arrestations pour détournements présumés

Cinq responsables ou employés de deux musées des crimes contre l'humanité et du génocide en Bosnie ont été arrêtés lundi car soupçonnés d'avoir détourné des fonds dans ces établissements qui honorent la mémoire des victimes de ces crimes, ont annoncé les autorités.

Jasmin Meskovic, figure de proue du milieu associatif représentant les victimes bosniaques (musulmanes) de la guerre intercommunautaire (1992-95), fait partie des suspects, a déclaré à la presse Azra Bavcic, porte-parole du parquet cantonal de Sarajevo.

Connu en Bosnie comme président de l'Union des anciens détenus bosniaques de la guerre, il est aussi l'un des fondateurs des deux musées en question et co-préside l'association qui les gère.

La guerre avait fait au total près de 100.000 morts.

Les cinq personnes sont soupçonnées d'avoir bénéficié d'un système de double caisse qui leur permettait de vendre au public des billets qui n'étaient pas enregistrés officiellement dans la comptabilité.

Jasmin Meskovic "est soupçonné d'avoir organisé, depuis juillet 2017, un groupe de personnes qui (...) vendaient continuellement des tickets d'entrée falsifiés, en gardant l'argent encaissé", a dit la représente du parquet.

Sont concernés le musée des crimes contre l'humanité et du génocide de Sarajevo, ouvert en 2016 et devenu un lieu de mémoire incontournable pour les visiteurs de la capitale bosnienne, assiégée pendant la guerre par les forces serbes, et une antenne de celui-ci à Mostar (sud), inaugurée en 2018.

Le montant du préjudice n'a pas été dévoilé.

Il en coûte 10 marks bosniens (cinq euros) à un adulte pour visiter le musée de Sarajevo.

Des perquisitions ont eu lieu dans 11 sites à Sarajevo, Mostar et Tuzla (nord-est), a déclaré à la presse une porte-parole de la police Marina Zovic.

Les anciens chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés par la justice internatinale pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Le massacre de Srebrenica, dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents bosniaques ont été tués en juillet 1995 par les forces du général Mladic, est le seul épisode du conflit bosnien qualifié de génocide par la justice internationale.

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