En Israël, Macron rend hommage aux déportés juifs de France

Le président français Emmanuel Macron a assisté jeudi près de Jérusalem à un hommage au mémorial de la déportation des Juifs de France, organisé avant la commémoration de la libération du camp nazi d'Auschwitz à Yad Vashem.

C'est la première fois qu'un président français vient se recueillir devant ce "mur des noms" où sont inscrits les patronymes, origines, dates et lieux de déportation de 73.853 juifs déportés depuis la France.

Ce bandeau de pierre incurvé a été installé en 1981 sur une colline verdoyante, à l'orée de la forêt de Roglit à Neve Michael, à 30 km à l'ouest de Jérusalem, à l'initiative de Serge et Beate Klarsfeld, présidents de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France.

Le couple était aux côtés du chef de l'Etat, ainsi que de plusieurs ministres français, la députée LREM (majorité) Aurore Bergé ou encore le réalisateur Elie Chouraqui.

"Nous vous sommes reconnaissants d'être intensément engagé contre l'antisémitisme", a déclaré Serge Klarsfeld en le remerciant de sa visite. "Nous serons toujours à vos côtés pour protéger l'Etat républicain qui nous protège tous", a-t-il dit.

M. Klarsfeld a aussi indiqué qu'Emmanuel Macron se rendrait lundi au Mémorial de la Shoah à Paris, inauguré en 2005 par l'ancien président Jacques Chirac.

Une jeune musicienne a joué le "Chant des déportés" avec un violon ayant appartenu à un luthier du ghetto de Varsovie. Une autre jeune fille a lu la dernière lettre, déchirante, d'une adolescente déportée à sa famille d'accueil.

"Il faut que j'aie du courage, j'espère vous revoir bientôt. Pourvu que je revienne", écrivait la petite Colette, qui n'est jamais revenue. "PS. On nous apprend que nous devons partir pour Drancy dans un train. Je vous écrirai de Drancy si je peux. Mes provisions s'épuisent et j'ai déjà faim".

Sur les quelque 80.000 déportés juifs de France, symbolisés par 80.000 arbres plantés au mémorial de Roglit, 43.441 ont été gazés dès leur arrivée.

Emmanuel Macron a ensuite parlé avec des lycéens de Saint-Ouen, en banlieue parisienne, et à des rescapés.

"Se souvenir, c'est permettre de faire comprendre, de revivre, avec la part humaine, donc c'est aussi pour ça qu'évoquer les rescapés, c'est impressionnant de voir la trace que ça laisse, dans notre jeunesse", a-t-il dit à cette occasion.

Le ministre de l'Intérieur français Christophe Castaner s'est de son côté recueilli dans un cimetière de Jérusalem sur les tombes des victimes de l'école juive Ozar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah, de Toulouse, tuées par le jihadiste Mohamed Merah en 2012, selon un photographe de l'AFP.

Il est aussi allé se recueillir sur les tombes d'Ilan Halimi, jeune juif enlevé et tué en 2006 en région parisienne après trois semaines de tortures, des victimes de l'attentat du magasin Hyper Cacher en 2015 et de Sarah Halimi, morte par défenestration à Paris en 2017.

M. Macron doit ensuite s'adresser à la communauté française d'Israël, avant de se rendre aux cérémonies marquant le 75e anniversaire de la libération du camp nazi d'Auschwitz qui réunissent une quarantaine de dirigeants étrangers à Jérusalem.

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